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Pologne : appelé à Bruxelles, Tusk a démissionné

Le Premier ministre polonais Donald Tusk, désigné président du Conseil européen, le 30 août 2014 à Bruxelles [John Thys / AFP]

Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, élu à la présidence du Conseil européen, a présenté mardi soir sa démission, au terme de sept ans de pouvoir auréolés par une croissance ininterrompue.

 

Son successeur désigné est Mme Ewa Kopacz, actuellement présidente de la Diète (chambre basse) et fidèle inconditionnelle du Premier ministre sortant.

L'élection de M. Tusk à la succession de Herman van Rompuy a été ressentie en Pologne comme un succès important du pays, et la cote de son parti, la Plateforme civique (PO, centre droit), est remontée nettement dans l'opinion, dépassant pour la première fois depuis plusieurs mois celle du principal parti d'opposition PiS (conservateur). Reste à savoir si cet "effet Tusk" sera assez durable pour assurer la victoire de PO aux législatives dans un an.

Le dirigeant libéral a à son actif un pilotage réussi du pays à travers la crise des années 2007-2008: la Pologne a été l'unique pays de l'UE à être resté en croissance ininterrompue. Il a aussi noué d'excellentes relations avec le grand voisin allemand, après un froid survenu sous le gouvernement PiS, et avec l'UE, obtenant d'importants subsides européens.

Ses critiques lui reprochent d'avoir renoncé, confronté aux pressions diverses, à quelques-uns de ses projets de réforme, dont l'impôt à taux unique et la réduction du train de vie de l'Etat.

Sa démission, présentée au président Bronislaw Komorowski, doit être acceptée par ce dernier jeudi, a annoncé aux journalistes la porte-parole du gouvernement, Malgorzata Kidawa-Blonska.

Le président Komorowski aura ensuite deux semaines pour désigner le successeur de M. Tusk, au plus tard le 25 septembre, mais pourrait le faire plus rapidement, d'autant qu'il doit se rendre à l'étranger, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis, à partir du 20 septembre.

 

La stabilité du pouvoir

La coalition au pouvoir, alliance du parti du Premier ministre sortant et du parti paysan PSL, a d'ores et déjà présenté la candidature de Mme Ewa Kopacz.

M. Komorowski s'est prononcé pour la "stabilité" du pouvoir, confirmant son appui à cette candidature, dont l'approbation par le Parlement est acquise d'avance. Pour cette dernière étape devant déboucher sur le vote de confiance à son gouvernement, le nouveau Premier ministre aura également deux semaines. 

La seule inconnue reste la composition du nouveau cabinet. Selon le ministre de l'Agriculture, Marek Sawicki (PSL), le remaniement pourrait être "assez important". Mais il devrait concerner essentiellement les ministres PO, le parti paysan gardant ses trois portefeuilles (Economie, Agriculture, Travail et politique sociale).

Selon des pronostics des médias polonais, plusieurs ministères clés, dont la Défense, l'Economie et les Affaires étrangères, ne changeraient pas de titulaires.

En revanche, une des personnalités les plus appréciées du cabinet sortant, Mme Elzbieta Bienkowska, vice-Premier ministre et ministre des Infrastructures et du Développement, devrait troquer son poste pour suivre M. Tusk à Bruxelles et devenir commissaire européen.

Pour d'autres raisons, le départ du ministre de l'Intérieur, Bartlomiej Sienkiewicz, impliqué dans une affaire d'écoutes clandestines, est aussi généralement considéré comme acquis.

 

 

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