L'opérateur de la centrale de Fukushima, Tepco, a dit jeudi préparer un nouveau plan consistant à pomper de l'eau souterraine radioactive près des bâtiments des réacteurs et à la décontaminer avant de la rejeter dans l'océan Pacifique.
Il s'agit d'une initiative complémentaire pour tenter de réduire autant que faire se peut les quantités énormes qui affluent continuellement dans les sous-sols des installations.
Depuis le printemps, Tokyo Electric Power (Tepco) pompe de l'eau souterraine en amont des bâtiments, du côté de la montagne, avant qu'elle ne soit contaminée, pour limiter la quantité nouvellement souillée chaque jour. Cette eau, une fois contrôlée, est rejetée dans l'océan voisin.
Les pêcheurs de Fukushima avaient certes donné leur assentiment pour ces opérations de pompage et rejet en mer, mais ils ont mis un an avant d'accepter.
Ils risquent de se montrer encore plus réticents à l'égard du nouveau plan qui consiste cette fois à pomper de l'eau déjà contaminée via 42 puits plus près encore des réacteurs, puis à l'assainir du mieux possible.
"Je pense qu'une majorité des pêcheurs s'opposeront à ce plan", a déclaré à l'AFP Kenji Nakada, un responsable d'une Fédération de pêcheurs de la préfecture de Fukushima.
Un nouveau système de décontamination, plus puissant que l'actuel appelé ALPS, est censé permettre d'extraire l'essentiel des radionucléides que contient cette eau.
Ce dispositif supplémentaire, dont la construction a été financée par l'Etat, devrait entrer en service à l'automne. Sa capacité doit non seulement accélérer le traitement de l'eau contaminée, mais aussi pallier les nombreuses déficiences d'ALPS qui, depuis qu'il est utilisé, ne cesse de tomber en panne.
Quelque 400 tonnes d'eau souterraine entrent chaque jour dans les bâtiments du site atomique, augmentant ainsi la quantité d'eau souillée au contact des équipements, eau qu'il faut ensuite récupérer et assainir. La tâche est d'autant plus insurmontable que s'y ajoutent les eaux de refroidissement des réacteurs qui fuient.
Pour le moment Tepco récupère une partie de l'eau et la traite au fur et à mesure, mais ne la rejette pas dans l'océan. Plus de 1.000 gigantesques réservoirs pleins et pas toujours fiables sont disséminés sur le site, un nombre qui continue de croître au rythme de plusieurs dizaines par mois, ce qui est encore insuffisant.