Une "attaque terroriste" a fait des dizaines de morts et de blessés au Xinjiang, région musulmane du nord-ouest de la Chine, a annoncé mardi l'agence de presse officielle Chine Nouvelle.
Un gang d'assaillants "armés de couteaux" a attaqué lundi matin un poste de police et des bâtiments officiels dans le district de Shache --ou Yarkand dans la langue ouïghour--, a indiqué l'agence Chine Nouvelle.
"Des dizaines de civils à la fois ouïghours (minorité musulmane majoritaire au Xinjiang) et Han (Chinois de souche) ont été tués ou blessés", a-t-elle précisé, citant la police locale.
"Les policiers présents sur les lieux ont abattu des dizaines de membres de la bande (des assaillants) (...) D'après les premiers éléments de l'enquête, il s'agit d'une attaque terroriste préméditée", a poursuivi l'agence officielle.
La Chine a connu ces derniers mois une série d'attaques sanglantes dans des lieux publics, au Xinjiang et ailleurs, imputés par les autorités à des islamistes ouïghours.
Un attentat suicide a notamment été commis courant mai sur un marché d'Urumqi, capitale du Xinjiang, faisant 43 morts, dont les quatre agresseurs, et une centaine de blessés.
En réaction, Pékin a annoncé une vaste campagne de lutte antiterroriste, qui s'est traduite par des dizaines d'interpellations, des condamnations massives, des exhibitions publiques de "terroristes" et des exécutions au terme de procès expéditifs.
Dans ce même district de Yarkand, cadre de l'attaque menée lundi, à 200 km environ au sud-est de la ville de Kachgar, huit assaillants avaient été tués fin décembre par la police dans l'attaque d'un commissariat par des personnes armées de couteaux et d'explosifs.
Le Xinjiang compte plus de neuf millions de Ouïghours, des musulmans turcophones, dont une frange radicale est, selon les autorités, à l'origine des attentats meurtriers des derniers mois.
Mais des groupes de défense des droits de l'Homme estiment que la politique répressive menée par Pékin à l'encontre de la culture et de la religion des Ouïghours alimente les tensions et les violences dans la région.
De nombreux Ouïghours, hostiles à la tutelle de Pékin, se disent victimes de discriminations et exclus des efforts d'investissements au Xinjiang.