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Offre de trêve égyptienne à Gaza : Israël l'étudie, le Hamas la rejette en l'état

Des fusées éclairantes de l'armée israélienne tombent le 15 juillet 2014 tombent sur la bande de Gaza [Menahem Kahana / AFP] Des fusées éclairantes de l'armée israélienne tombent le 15 juillet 2014 tombent sur la bande de Gaza [Menahem Kahana / AFP]

Israël étudiait mardi une proposition égyptienne de trêve, écartée en l'état par le Hamas palestinien, une semaine après le déclenchement de l'offensive israélienne sur la bande de Gaza, plus meurtrière que celle de 2012.

 

Médiateur lors des précédentes crises entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, Le Caire a proposé une trêve à partir de 06H00 GMT mardi, alors que le secrétaire d'Etat américain John Kerry est attendu dans la journée en Egypte.

Mais le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a rejeté tout cessez-le-feu qui n’inclurait pas un accord complet sur le conflit l'opposant à Israël, a déclaré un porte-parole, Fawzi Barhoum, à Gaza.

"Un cessez-le-feu sans parvenir à un accord est exclu. En temps de guerre, on ne cesse pas le feu pour ensuite négocier", a dit M. Barhoum à l'AFP.

Décombres dans une rue de Gaza, le 14 juillet 2014 après  des bombardements israéliens  [Thomas Coex / AFP]
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Décombres dans une rue de Gaza, le 14 juillet 2014 après des bombardements israéliens

Plus tard dans la nuit, la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a elle aussi rejeté la proposition égyptienne, qualifiée de "reddition", et a menacé d'"intensifier" sa lutte contre Israël.

Le Hamas exige l'arrêt des bombardements, la fin du blocus de Gaza en place depuis 2006, l'ouverture du poste-frontalier de Rafah avec l'Egypte et la libération des prisonniers arrêtés de nouveau après avoir été relâchés dans le cadre de l'accord d'échange du soldat israélien Gilad Shalit en 2011.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a convoqué son cabinet de sécurité mardi matin pour "examiner sérieusement" la proposition égyptienne.

M. Netanyahu serait disposé à accepter un cessez-le-feu avec le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a affirmé le correspondant diplomatique du quotidien Haaretz, Baral Ravid, sur son compte Twitter.

L'Egypte a dévoilé son plan peu avant l'ouverture d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe.

L'initiative égyptienne prévoit un "arrêt total des hostilités aériennes, maritimes ou terrestres" et l'ouverture dans la foulée de négociations sur l'entrée des biens et des personnes dans l'enclave palestinienne sous blocus.

L'Egypte propose d'accueillir sous 48 heures après l'entrée en vigueur de la trêve deux délégations palestinienne et israélienne pour ouvrir ces discussions indirectes.

La Ligue arabe a appelé dans la nuit de lundi à mardi Israéliens et Palestiniens à accepter cette proposition, saluée aussi par le président américain Barack Obama.

"J'espère (que cette proposition) permettra de rétablir le calme", a déclaré M. Obama, qui a estimé qu'Israël avait le droit de se défendre contre des attaques "inexcusables" tout en décrivant les morts de civils palestiniens comme une "tragédie".

Son homologue palestinien Mahmoud Abbas s'est également félicité de l'initiative égyptienne et a appelé les parties à respecter le cessez-le-feu.

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, le 15 juillet 2014 lors d'une réunion d'urgence de l'organisation au Caire [Khaled Desouki / AFP]
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Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, le 15 juillet 2014 lors d'une réunion d'urgence de l'organisation au Caire

L'émissaire du Quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair, a salué l'offre du Caire qui pourrait "arrêter la perte tragique de vie humaine, les roquettes sur Israël".

Le président américain Barack Obama a salué lundi soir la proposition égyptienne de cessez-le-feu à Gaza, espérant qu'elle permette de rétablir le calme.

"Nous sommes encouragés par le fait que l'Egypte a fait cette proposition pour accomplir ce but, qui j'espère permettra de rétablir le calme", a-t-il déclaré au cours d'un dîner à la Maison Blanche donné à l'occasion du Ramadan.

- 'Trop de civils tués' -

 

John Kerry s'est dit à nouveau prêt dimanche à faciliter une cessation des hostilités. Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier était lundi à Amman, avant une visite mardi à Jérusalem et à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie. Son homologue italienne Federica Mogherini est attendue mercredi.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a estimé que "trop de civils palestiniens" avaient été tués et a redouté qu'une éventuelle offensive terrestre ne vienne alourdir ce bilan.

La Ligue arabe a, elle, exhorté la communauté internationale à protéger Gaza, faisant écho à une demande dimanche du président Mahmoud Abbas de "placer officiellement l'Etat de Palestine sous le régime de protection internationale de l'ONU".

Des soldats israéliens attendent à l'ombre sur la frontière avec la bande de Gaza, le 15 juillet 2014 [Menahem Kahana / AFP]
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Des soldats israéliens attendent à l'ombre sur la frontière avec la bande de Gaza, le 15 juillet 2014

Sur le terrain, les hostilités n'ont pas cessé.

L'aviation israélienne a mené depuis lundi minuit 25 nouveaux raids sur la bande de Gaza ayant fait deux morts parmi les civils palestiniens à l'approche d'une possible trêve proposée par l'Egypte, selon des sources concordantes

"Ces raids ont visé des objectifs terroristes", a affirmé mardi une porte-parole militaire israélienne. Selon elle, deux roquettes tirées de la bande de Gaza sont tombées dans le sud d'Israël, sans faire ni victime ni dégât.

Une femme et un vieillard ont été tués par deux de ces raids aériens dans le sud de la bande de Gaza, a indiqué le porte-parole des services de secours Achraf al-Qoudra.

La femme a été tuée et un homme a été blessé dans un raid sur Rafah près de la frontière avec l'Egypte. Le vieillard a péri à Khan Younès, a-t-on ajouté de même source.

En une semaine, les bombardements israéliens ont fait 189 morts et près de 1.300 blessés dans la bande de Gaza, selon des services de secours. Ce bilan dépasse les 177 Palestiniens tués lors de la précédente opération israélienne de grande envergure contre l'enclave palestinienne en novembre 2012.

La spirale de violences actuelles a été enclenchée après l'enlèvement et le meurtre de trois étudiants israéliens près de Hébron en juin, attribués par Israël au Hamas, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem, pour lequel trois extrémistes juifs doivent être inculpés dans les prochains jours.

 

- Plus de 800 roquettes -

 

Selon l'armée israélienne, plus de 800 roquettes ont atteint le territoire de l'Etat hébreu en une semaine. Elles ont fait quatre blessés graves. En 2012, six Israéliens avaient été tués.

A Gaza, "tout indique, c'est dramatique, que les femmes et les enfants représentent une large part des victimes des frappes aériennes", a déploré à Gaza le patron de l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA), Pierre Krahenbuhl.

"A l'heure actuelle, plus du quart des morts sont des enfants", a-t-il insisté.

 
 

Le conflit menace de s'étendre aux frontières d'Israël.

Deux roquettes tirées depuis la Syrie et une depuis le Liban sont tombées lundi en Israël, dont deux sur le Golan, région occupée par Israël, selon l'armée israélienne, qui n'a recensé aucune victime.

A l'extrême-sud d'Israël, trois roquettes lancées de Gaza se sont abattues tôt mardi matin sur le port d'Eilat et aux alentours, près de la frontière avec l'Egypte et la Jordanie, selon l'armée. Deux personnes ont été légèrement blessées.

 

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