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L'armée prépare une vaste offensive pour reprendre Tikrit

Un combattant des Forces armées kurdes aux abords de la ville de Kirkouk en Irak, le 24 juin 2014 [Marwan Ibrahim / AFP/Archives] Un combattant des Forces armées kurdes aux abords de la ville de Kirkouk en Irak, le 24 juin 2014 [Marwan Ibrahim / AFP/Archives]

L'armée irakienne se préparait samedi à donner l'assaut pour tenter de reprendre Tikrit aux insurgés sunnites, tandis que des drones américains survolent Bagdad malgré les assurances du Premier ministre Nouri al-Maliki quant à la sécurité de la capitale.

Dans le même temps, le grand ayatollah Ali Al-Sistani, plus haute autorité religieuse chiite d'Irak, a appelé les dirigeants à s'unir pour former un nouveau gouvernement afin de faire face à la crise.

Plusieurs responsables étrangers ont également insisté sur la nécessité d'accompagner l'action militaire contre les insurgés d'une solution politique à cette crise qui met aux prises les communautés sunnite, chiite et kurde.

Les agences internationales ont pour leur part lancé un message d'alerte sur les conséquence humanitaires du conflit, qui a poussé 1,2 million d'Irakiens à fuir leur foyer depuis le début de l'année.

A 160 km au nord de Bagdad, des milliers de soldats progressaient samedi vers Tikrit, la ville de l'ancien dictateur Saddam Hussein, prise le 11 juin, comme de larges pans du territoire irakien, par les insurgés sunnites menés par les jihadistes ultra-radicaux de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).

Après leur débandade aux premiers jours de l'offensive, les troupes gouvernementales tentent non sans grande peine de reprendre du terrain.

L'assaut imminent sur Tikrit, appuyé par l'aviation, des chars et des unités de déminage, serait sa plus grande opération.

"Une vaste opération militaire a commencé aujourd'hui pour chasser l'EIIL de Tikrit", a déclaré vendredi le général Sabah Fatlawi à l'AFP, assurant: "Les combattants de l'EIIL n'ont qu'une alternative, fuir ou être tués".

Photo prise à partir d'une vidéo de propagande diffusée par l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), le 11 juin 2014 et montrant un groupe de combattants réunis dans la province de Ninive en Irak [- / Isil/AFP]
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Photo prise à partir d'une vidéo de propagande diffusée par l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), le 11 juin 2014 et montrant un groupe de combattants réunis dans la province de Ninive en Irak

Jeudi, l'armée a repris l'université de la ville, sur la route menant vers Baïji, la principale raffinerie de pétrole du pays actuellement à l'arrêt, et plus au nord vers une base militaire aux mains des insurgés. Des combats et des raids aériens ont été signalés toute la journée de vendredi dans la zone.

Selon l'ONG Human Rights Watch, qui s'appuie sur des photos et des images satellites, les combattants de l'EIIL ont procédé à Tikrit à des exécutions de masse, tuant entre 160 à 190 soldats.

 

- Drones américains -

 

Pour appuyer son armée, l'Irak réclame depuis plusieurs semaines des frappes aériennes américaines contre les insurgés, mais les Etats-Unis se sont pour l'instant contenté d'envoyer 300 conseillers militaires et d'annoncer un plan de 500 millions de dollars pour armer et entraîner des rebelles modérés en Syrie voisine afin qu'ils participent à la lutte en Irak contre l'EIIL.

En Syrie en effet, l'EIIL s'est attiré les foudres de la rébellion dans son ensemble, et des combats entre ces anciens alliés ont fait des milliers de morts depuis janvier.

Samedi, dans un nouvel épisode de cet affrontement fratricide, des rebelles islamistes et la branche d'Al-Qaïda ont lancé une attaque contre l'EIIL pour les chasser de Boukamal, principale localité syrienne à la frontière avec l'Irak.

Photo téléchargée du site internet jihadiste Welayat Salahuddin, le 14 juin 2014 montrant des militants de l'EIIL transportant des dizaines d'Irakiens capturés lors de combats, dans la province de Salaheddine  [ / Welayat Salahuddin/AFP]
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Photo téléchargée du site internet jihadiste Welayat Salahuddin, le 14 juin 2014 montrant des militants de l'EIIL transportant des dizaines d'Irakiens capturés lors de combats, dans la province de Salaheddine

Des drones américains armés de missiles survolent Bagdad, mais uniquement pour "protéger" le cas échéant les militaires et diplomates américains présents, a indiqué à l'AFP un diplomate américain.

Mais M. Maliki a diffusé un communiqué sur son site internet affirmant que Bagdad était "à l'abri" d'un assaut des insurgés.

Partisan de la première heure d'une solution militaire, le Premier ministre irakien semble céder aux multiples appels de la communauté internationale et a déclaré rechercher solution politique pour sortir le pays de la crise.

Le Parlement issu des élections d'avril doit se réunir mardi pour déclencher le processus de formation d'un gouvernement.

Mais cela risque d'être long: le Parlement a 30 jours pour élire un président de la République, qui sera chargé de désigner un Premier ministre. Chef du bloc arrivé en tête du scrutin, M. Maliki est pressenti, même si ses soutiens sont rares.

Les appels à l'unité ont de plus été tempérés vendredi par le président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani, qui a estimé que le contrôle exercé désormais par ses forces sur la ville de Kirkouk ne saurait plus être remis en cause.

"Maintenant, c'est fini", a-t-il dit à la presse, en référence à la dispute opposant de longue date le pouvoir central à Bagdad et le Kurdistan au sujet de la ville multiethnique de Kirkouk, dans une zone riche en pétrole.

Les forces kurdes avaient pris Kirkouk le 12 juin, à la faveur du retrait de l'armée devant la progression des insurgés sunnites.

 

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