L'armée afghane contre-attaquait jeudi dans la province du Helmand (sud) où les talibans ont lancé la semaine dernière une offensive aux allures de test pour les Afghans qui vont devoir assurer seuls leur sécurité après le départ de l'Otan fin 2014, a affirmé le ministère de l'Intérieur.
"Nous nous concentrons sur le lancement de contre-offensives. Nous allons intensifier nos contre-offensives dans le district de Sangin", a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur Sediq Sediqqi jeudi lors d'une conférence de presse à Kaboul après six jours de combats dans le nord de la province d'Helmand.
M. Sediqqi, qui a parlé de l'utilisation de soutien aérien et de forces spéciales afghanes, a estimé que l'affrontement s'est traduit par un "revers indiscutable" pour les talibans. M. Sediqqi a aussi affirmé que l'Afghanistan n'avait pas demandé de soutien de la part des forces de l'Otan.
Les combats ont commencé jeudi dernier lorsque plusieurs centaines de rebelles islamistes ont attaqué le district de Sangin.
Selon le dernier bilan fourni jeudi par M. Sediqqi, environ 150 talibans ont été tués. Par ailleurs, ce dernier a déploré la mort d'environ 30 membres des forces de police, ainsi qu'un "certain nombre" de soldats de l'armée nationale afghane, a-t-il dit sans autres précisions. Une quarantaine de policiers et militaires ont également été blessés.
En revanche, M. Sediqqi a ajouté qu'il ne disposait pas de "chiffres précis" sur le nombre de civils tués.
Jeudi soir, dans un communiqué, la mission des Nations unies en Afghanistan (Unama) a annoncé que 30 civils ont été tués et 35 autres blessés à Sangin depuis le 21 juin. D'autres personnes ont également été tuées dans les districts environnants, selon la mission onusienne.
L'Unama s'est dite "profondément inquiète" du nombre croissant des victimes civiles dues aux opérations en cours dans le Helmand.
Un peu plus tôt dans la journée, un responsable local de la province de Helmand avait évoqué le chiffre de 50 tués parmi les civils au total, la plupart par des engins explosifs artisanaux.
Selon le porte-parole du ministère de la Défense, Mohammad Zahir Azimi, qui s'exprimait aux côtés de son collègue de l'Intérieur, parmi les rangs des assaillants figuraient des membres du groupe extrémiste pakistanais Lashkar-e-Taïba et des membres des services pakistanais.
M. Sediqqi a confirmé cette présence pakistanaise parmi les auteurs de l'offensive, lancée dans le district de Sangin un mois seulement après le départ du dernier soldat américain.
Trois autres districts était également concernés par l'offensive des talibans: Nowzad, Kajaki et Musa Qala.
Pour M. Azimi, "les talibans ont absolument été vaincus par les forces afghanes dans le district de Sangin. Maintenant, nous avons lancé notre opération de nettoyage".
"Les choses sont sous le contrôle des forces de sécurité afghanes. Nous avons envoyé des renforts au cours des 72 dernières heures dans le district de Sangin", a renchéri M. Sediqqi.
Vendredi dernier, trois militaires américains avaient été tués par l'explosion d'une bombe artisanale dans la province de Helmand, considérée comme l'une des zones les plus instables du pays.
Après le deuxième tour le 14 juin, les autorités électorales doivent annoncer des résultats préliminaires le 2 juillet et les résultats définitifs le 22. Les Afghans devaient choisir entre l'ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah et son rival Ashraf Ghani, ancien ministre des Finances.