Le compromis salarial accepté par les mineurs sud-africains pour mettre fin à la grève historique des grandes mines de platine devait être signé mardi en début d'après-midi à Johannesburg, capitale économique de l'Afrique du Sud, a-t-on appris de source syndicale.
"La signature aura lieu à 13H00 (11H00 GMT) et après, nous nous adresserons aux médias", a indiqué à l'AFP Jimmy Gama, trésorerier du syndicat Amcu, à l'origine de ce mouvement inédit par sa durée de cinq mois, sa radicalité et son retentissement politique.
La veille, lors d'un meeting de mineurs près de Rustenburg, au coeur de la région de production du platine, métal précieux utilisé par l'automobile et la joaillerie, le président d'Amcu Joseph Mathunja avait déclaré la grève "officiellement terminée" et annoncé la reprise du travail pour mercredi, sous les cris d'approbation des grévistes.
Du côté patronal, aucun des porte-parole interrogés n'a souhaité communiquer le lieu ou l'heure de la signature de cet accord salarial très attendu, même si l'activité extractive ne devrait pas revenir à la normale avant un moment, d'ici octobre selon un économiste.
Depuis le début du mouvement, Amcu réclamait 12.500 rands de salaire de base pour les moins qualifiés, une forte hausse (+150%) mais aussi un montant symbolique puisque c'est celui revendiqué depuis la tuerie de Marikana (nord), le 16 août 2012, lorsque la police avait abattu 34 mineurs en grève.
M. Mathunjwa a admis lundi que tous les mineurs n'obtiendront pas la somme demandée, même au bout des trois années sur lesquelles porte l'accord en passe d'être signé. "Mais beaucoup vont facilement l'atteindre", a-t-il assuré.
Politiquement, le conflit, après une vague de grèves sauvages en 2012 qui avait fait une soixantaine de morts, signe la poussée d'un courant syndical hostile au parti ANC au pouvoir, qui pourrait donner le ton des prochaines négociations salariales durant l'hiver austral, traditionnellement émaillées de grève à partir de juillet-août.