Deux adolescentes ont été retrouvées pendues à un arbre dans la région de l’Uttar Pradesh en Inde. Les deux victimes ont été violées avant d’être assassinées par plusieurs individus. Ce nouveau cas de viol collectif met en lumière les nombreuses violences faites aux femmes dans le pays.
Dans la nuit du mardi 27 mai en Inde, deux adolescentes ont été violées et tuées par plusieurs hommes dans le village de Katra, situé dans l’Etat de l’Uttar Pradesh au nord du pays. Les jeunes femmes, des cousines de 14 et 16 ans, ont été retrouvées pendues à un arbre par les habitants du village. Ces derniers se sont tenus près des deux corps silencieusement pendant de longues heures en signe de protestation contre la négligence de la police.
Au total, trois hommes ont été interpellés par les forces de l’ordre, l’un d’entre eux est un policier. Les enquêteurs recherchent trois autres suspects, dont un policier également, rapporte le Daily Mail.
La mauvaise caste
Le père de l’une des victimes a accusé la police de ne pas l’avoir pris au sérieux lorsqu’il est allé signaler la disparition de sa fille. La majorité des habitants du village de Katra sont des dalits. Il s’agit de la caste qui se trouve en bas de la pyramide sociale en Inde. Egalement appelés "intouchables", ses membres sont souvent rejetés par les castes supérieures.
"Quand je me suis rendu au commissariat, la première chose qu’on m’a demandée était ma caste. Lorsque je leur ai dit de quelle caste je venais, ils ont commencé à abuser de moi", a expliqué l’homme à la BBC. Il a par ailleurs affirmé que les policiers avaient refusé de rechercher sa fille à cause de sa caste.
Les deux adolescentes ont été agressées alors qu’elles étaient sorties pour aller aux toilettes. Les intouchables vivent sous le seuil de pauvreté, et ne possèdent généralement pas de systèmes sanitaires, notamment dans les régions rurales.
Violences contre les femmes banalisées
Les violences contre les femmes sont malheureusement des pratiques banales en Inde. En 2012, un cas de viol collectif à New Delhi avait mis en émoi la scène internationale. La victime, une femme de 23 ans, était décédée suite à des blessures internes atroces. Cet acte avait poussé le gouvernement à établir de nouvelles lois, notamment la peine de mort pour les cas de viols collectifs.
Malgré cette mesure, l’India’s National Crime Records Bureau, l’agence gouvernementale qui analyse les crimes, recense un viol toutes les 22 minutes dans le pays. D’après des activistes cités par le Daily Mail, ce chiffre est beaucoup plus haut, notamment car de nombreux cas ne sont pas rapportés aux autorités.