La défense de l'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic aura la parole à partir de lundi devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, qui accuse l'ancien général d'avoir entrepris le nettoyage ethnique d'une partie de la Bosnie.
Ratko Mladic, 72 ans, doit répondre de 11 chefs d'accusation de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, présumés commis lors de la guerre de Bosnie (1992-1995), qui a fait plus de 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés.
La défense débutera la présentation des éléments de preuve à décharge lundi à partir de 09H30 (07H30 GMT) avec l'audition d'un témoin dont l'identité a été protégée.
La défense dispose de 207 heures au total pour présenter son dossier, a indiqué le TPIY dans un document publié sur son site internet. Les audiences seront réparties sur plusieurs mois.
Les juges avaient également alloué 207 heures à l'accusation pour le présentation des éléments de preuve à charge, étape de la procédure qui s'est achevée le 26 février, près de deux ans après l'ouverture du procès, le 16 mai 2012.
La défense pourra appeler autant de témoins qu'elle le souhaite, tant que leurs auditions s'effectuent dans les 207 heures imparties.
Le bureau du procureur accuse M. Mladic d'avoir entrepris le "nettoyage ethnique" d'une partie du territoire de la Bosnie en vue de créer un Etat serbe ethniquement pur.
- 10.000 civils tués à Sarajevo -
Il est notamment poursuivi pour le massacre de près de 8.000 hommes et garçons musulmans en juillet 1995 à Srebrenica, le pire massacre commis en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Ratko Mladic doit en outre répondre du siège de Sarajevo, long de 44 mois et au cours duquel 10.000 civils avaient été tués, ainsi que de la prise en otage de 200 soldats de l'ONU en 1995.
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Coutumier de sautes d'humeur en salle d'audience, Ratko Mladic a plaidé non coupable des charges retenues contre lui. Il encourt la réclusion à perpétuité.
Après avoir échappé pendant seize ans à la justice internationale, Ratko Mladic avait été arrêté en Serbie le 26 mai 2011.
Son alter ego politique, Radovan Karadzic, est lui aussi jugé devant le TPIY. Son procès s'était ouvert en octobre 2009.
Radovan Karadzic, l'ex-chef politique des Serbes de Bosnie, et Ratko Mladic, l'ex-chef militaire, auraient pu être jugés ensemble si leurs arrestations avaient été plus proches dans le temps l'une de l'autre, car ils sont accusés des mêmes crimes.
En avril, suite à la présentation des moyens à charge du procureur, le TPIY avait confirmé les charges contre M. Mladic, soutenant que l'ancien général "doit répondre de toutes les charges se trouvant dans l'acte d'accusation".