La police avait saisi chez Abou Hamza l'encyclopédie du jihad, de nombreuses photos de Ben Laden et des centaines d'enregistrements lors de son arrestation en 2004, a témoigné mercredi un policier britannique au procès de l'ancien prêcheur islamiste britannique à New York.
L'encyclopédie du jihad en dix volumes trônait en haut de la bibliothèque de son salon, a précisé Keith Asman, inspecteur qui avait supervisé la perquisition menée le 24 mai 2004 dans la maison de deux étages où Abou Hamza, père de neuf enfants selon ses avocats, vivait en famille à Londres.
Plusieurs ordinateurs y avaient été saisis, ainsi que des cartes, un Coran, des centaines d'enregistrements audio et vidéo, et de nombreux documents, a-t-il ajouté.
Parmi ces dizaines de documents, outre de nombreuses photos de Ben Laden, les procureurs ont montré mercredi aux jurés du tribunal de Manhattan des numéros de téléphone avec indicatif du Pakistan et de l'Afghanistan, un billet d'avion pour une personne non identifiée pour le Yemen, et une carte d'Afghanistan non datée.
Affichée sur grand écran pour les jurés, elle localisait la "maison" d'Oussama ben Laden, et estimait les "troupes" des talibans à 45.000 "plus les bases d'Oussama ben Laden et camps d'entraînement" d'Al-Qaïda.
Au cinquième jour du procès de l'ancien imam de la mosquée de Finsbury Park, borgne et amputé des deux avant-bras, plusieurs extraits de l'encyclopédie du jihad, traduits de l'arabe, ont également été lus aux jurés à la demande de l'accusation.
Certains expliquaient comment placer des mines téléguidées, d'autres comment saboter des routes, voies ferrées ou réservoirs. D'autres, consacrés au recrutement, insistaient sur la nécessité de trouver des candidats jeunes, de 15, 16 ou 17 ans, et des leaders n'ayant pas plus de 22 ou 23 ans. "Une personne de cet âge est plus réceptive (...) et est prête à se sacrifier pour ça", expliquait l'encyclopédie.
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Les extraits traduits traitaient aussi de méthodes d'assassinats et d'enlèvements avec cette recommandation : "ne prolongez pas la période de détention, commencez à exécuter les otages", pour montrer votre détermination.
De son vrai nom Mustapha Kamel Mustapha, Abou Hamza, 56 ans, extradé par Londres il y a 18 mois, est notamment inculpé de prise d'otages et complot terroriste. Il est accusé d'avoir participé à l'enlèvement de touristes - dont deux Américains - au Yemen en 1998, d'avoir voulu monter un camp d'entraînement au jihad dans l'Orégon (nord-ouest des Etats-Unis) en 1999, et d'avoir envoyé des candidats au jihad s'entraîner en Afghanistan.
Il a plaidé non coupable, risque la réclusion à perpétuité.