Un ministre japonais a visité dimanche le sanctuaire Yasukuni à Tokyo, lieu de culte perçu par la Chine et la Corée du Sud comme le symbole de l'impérialisme japonais passé.
Keiji Furuya, président de la Commission nationale de la Sécurité publique, un titre ministériel, est allé prier dans ce sanctuaire avant l'ouverture de son festival annuel de printemps qui se tiendra de lundi à mercredi.
"Il est naturel pour un Japonais d'exprimer ses plus sincères condoléances et de prier pour les âmes de ceux qui ont sacrifié leur vie pour le pays", a commenté l'intéressé dans un communiqué.
Le Yasukuni, au coeur de Tokyo, honore les âmes de quelque 2,5 millions de militaires morts pour le Japon. Parmi eux figurent 14 criminels de guerre condamnés par les Alliés après la fin du conflit, d'où l'ire de la Chine et de la Corée du Sud victimes du militarisme nippon.
M. Furuya, qui visite régulièrement le Yasukuni lors de ses festivals de printemps et d'automne ainsi que le 15 août pour l'anniversaire de la capitulation du Japon à la fin de la Deuxième guerre mondiale, est le deuxième ministre du cabinet du Premier ministre Shinzo Abe à s'y être rendu ces derniers jours.
Les parlementaires conservateurs japonais font généralement des pèlerinages en groupe au sanctuaire aux mêmes occasions.
Ces actes mettent chaque fois en colère les autorités chinoises et sud-coréennes.
M. Abe, connu pour ses opinions nationalistes, avait provoqué de vives protestations des nations voisines lorsqu'il était allé en personne au Yasukuni en fin d'année dernière pour marquer la première année de son nouveau mandat au pouvoir.
Même Washington, pourtant le principal allié du Japon, avait alors exprimé ouvertement sa "déception".
C'était la première visite d'un chef de gouvernement japonais depuis 2006.
En raison de ces querelles liées à l'histoire de la dernière guerre, auxquelles s'ajoutent des différends territoriaux maritimes, les relations entre Tokyo, Pékin et Séoul sont exécrables depuis l'automne 2012.