Des centaines de manifestants ont chargé jeudi matin le cordon de police sur le Maïdan à Kiev, reprenant le contrôle de la place, en dépit d'une trêve annoncée par les autorités, a constaté un journaliste de l'AFP.
Au moins un manifestant est mort et une dizaine d'autres ont été blessés dans de nouveaux affrontements survenus à Kiev jeudi matin.
Ce regain de violences survient alors que les ministres des Affaires étrangères français, allemand et polonais sont arrivés à Kiev pour rencontrer le président Viktor Ianoukovitch et les dirigeants de l'opposition.
Les manifestants, casqués et armés de gourdins, protégées par des boucliers semblables à ceux des policiers, ont escaladé leurs propres barricades avant de se lancer à l'assaut d'un cordon des forces de l'ordre.
Les policiers ont reculé sur plusieurs centaines de mètres, abandonnant le terrain qu'ils avaient repris lors d'un assaut dans la nuit de mardi à mercredi.
Ils ont protégé leur recul par des tirs soutenus de balles en caoutchouc qui ont blessé une dizaine de manifestants, aussitôt chargés sur des brancards et évacués vers les infirmeries de fortune de l'opposition.
Le ministère de l'Intérieur a affirmé qu'un sniper a pris des policiers pour cible avant la charge et que vingt policiers ont été blessés, selon un communiqué.
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De nombreuses ambulances se dirigeaient toutes sirènes hurlantes vers le centre de Kiev.
Plusieurs milliers de personnes sont toujours rassemblées sur le Maïdan, la place de l'Indépendance à Kiev, haut lieu de la contestation, occupé depuis près de trois mois.
La place est à nouveau intégralement sous le contrôle des manifestants.
Un policier a été capturé par les manifestants, qui l'ont conduit à l'intérieur de leurs lignes, au centre de la place, selon des images télévisés.
Critiqué de toutes parts après la mort de 28 personnes dans les violences de ces derniers jours, le président Viktor Ianoukovitch avait annoncé mercredi soir une "trêve" avec les manifestants.
Sur le terrain, cette trêve a été relative: toute la nuit, des manifestants ont harcelé de cocktails molotov et de fusées de détresse les policiers anti-émeute sur le Maïdan qui répliquaient régulièrement par des tirs de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogène.
Les manifestations ont commencé après le refus fin novembre du président ukrainien de signer un accord avec l'Union européenne, suivi d'un rapprochement avec la Russie, et se sont rapidement transformées en un rejet total du régime.