Michelle Knight, l’une des trois femmes séquestrées à Cleveland par Ariel Castro, s’est confiée longuement dans une interview en deux parties diffusée mardi et mercredi à la télévision américaine. Invitée de l’émission "Dr. Phil", un talkshow très connu aux Etats-Unis, elle a livré des détails sur sa captivité.
Dès les premiers jours qui suivirent le 6 mai 2013, date à laquelle Amanda Berry, Georgina DeJesus et Michelle Knight ont enfin pu quitter la maison de Cleveland où elles étaient séquestrées par Ariel Castro, des détails sur leur captivité avaient été communiqués.
Michelle Knight, toutefois, est la première à parler plus précisément des 11 années d’enfermement et des abus qu’elle a subis. Aujourd’hui âgée de 32 ans, elle a accepté de se confier longuement sur le plateau de Phil McGraw, un psychologue qui anime un talkshow qui porte son nom "Dr. Phil".
Michelle Knight a 21 ans lorsqu’elle croise pour la première fois la route d’Ariel Castro dans un magasin de son quartier. Prétextant s’être perdu, il s’adresse à la jeune femme pour lui demander son chemin.
Pour la remercier il lui propose de la ramener chez elle. Michelle Knight accepte, c’est le début du cauchemar. Avant de la conduire, croit-elle, à son domicile, Ariel Castro lui dit qu’il doit d’abord s’arrêter chez lui pour nourrir ses chiots.
"Entre juste un instant", dit-il à la jeune femme. "Les chiots sont à l’étage, tu pourras en prendre un pour l’offrir à ton fils si tu le souhaites".
Elle salue des voisins de Castro avant d’entrer chez lui
Avant de franchir la porte de la maison de l’horreur, Michelle Knight affirme avoir salué des voisins de Castro. Une fois à l’intérieur, il ferme la porte. Le piège vient de se refermer.
"Il avait déjà aménagé une pièce dans laquelle il pouvait m’attacher à une corde à linge", poursuit Michelle Knight avant de parler de l'obsession de Castro pour les accessoires sexuels et les prostituées.
"Il m’a jeté de l'argent à la figure", dit-elle. "Il pensait que j'étais une prostituée de 13 ans. Quand il a découvert mon vrai âge, (ndlr : 21 ans à l’époque) il est devenu fou."
Elle n’aurait pas été la première kidnappée
Pour calmer Ariel Castro et gagner sa confiance, Michelle Knight lui dit : "Oh, vous n’êtes pas si mal que ça, vous êtes juste anormal. Tout le monde fait quelque chose de mal".
Mais surtout, Castro lui dit qu’elle n’est pas la première fille qu’il kidnappe. Michelle Knight affirme même avoir vu le mot "RIP" (l’abréviation de "Rest in peace", "repose en paix ") sur l'un des murs du sous-sol.
Au cours de son procès Ariel Castro dit pour sa défense que "l’harmonie régnait dans sa maison" et que les relations sexuelles étaient "consenties". L’enquête révèlera pourtant des années de violences, tant morales et physiques, dont une grande partie n’est pas encore connue. La police a annoncé avoir retrouvé 42 kilos de chaînes dans la maison.
« Il n’arrivait pas à me casser »
Dans la seconde partie de l’interview diffusée mercredi, Michelle Knight confie qu’Ariel Castro l’a forcée à aménager les chambres des autres filles en véritables salles de torture.
La jeune femme rousse était la plus présente au procès de son bourreau. C’est aussi elle qui s’est le plus exprimé sur sa condamnation. "J’étais la plus haïe parce qu’il n’arrivait pas à me casser" explique-t-elle. "j’étais considérée comme incassable", dit-elle en précisant qu’elle se disputait fréquemment avec lui et qu’elle s’est même battue avec lui à plusieurs reprises.
5 fois enceinte
Sa voix tremble quand elle décrit les coups et la fureur inouïe de Castro lorsqu’elle tombait enceinte. Cela est arrivé cinq fois durant sa captivité précise-t-elle, et à chaque fois Castro l’a forcée à avorter à coups de pied, de poing et alla jusqu’a sauter sur son ventre.
Un lien l’unissait à Georgina DeJesus, Michelle Knight se faisant frapper fréquemment à la place de la fille, née en captivité, de son amie d’infortune.
"Je sais ce que c’est que d’avoir mal dit-elle, je ne voulais pas qu’elle en passe par là".
Enfin, dans un grand sourire, Michelle Knight déclare à Phil McGraw que le plus beau jour de sa vie fut lorsque ses deux camarades et elle retrouvèrent la liberté.
"Je voulais embrasser le sol pour remercier Dieu de m'avoir permise de sortir de cet enfer", conclut-elle.
Ariel Castro s’est suicidé dans sa cellule en septembre dernier après avoir plaidé coupable lors de son procès. Il avait été condamné à la prison à vie. Récemment la police de Cleveland a découvert qu'un voisin d'Ariel Castro volait et tuait des femmes.
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