Le travail dans les mines d'or sud-africaines avait largement repris vendredi, la plupart des mineurs acceptant une hausse moyenne des salaires de 8% légèrement supérieure à l'inflation, après une grève éclair menée sans les violences de 2012, a-t-on appris auprès des partenaires sociaux.
"La plupart des mineurs ont commencé à retourner au travail", a indiqué à l'AFP Memory Johnstone, une porte-parole de la Chambre des mines. "Il est un peu trop tôt" pour dire si la grève est finie selon elle et si un accord a été trouvé, car "le syndicat national des mineurs (NUM) continue de discuter avec ses sections".
Les mineurs de quatre sociétés sur les sept représentées par la Chambre des mines "ont accepté et les autres sont en train d'être briefés", a précisé un porte-parole du NUM, Lesiba Seshoka.
"Cela pourrait peut-être marquer la fin de la grève", a-t-il ajouté, en précisant que là où les mineurs ont donné leur accord, un compromis a été trouvé sur la base d'une hausse moyenne de 8%, plus une allocation logement d'environ 2.000 rands (150 euros).
Représentant officiellement quelque 70.000 mineurs d'or sur 140.000, le NUM, qui bataille pour rester le principal syndicat dans les mines d'or, réclamait initialement une augmentation de 60%.
Amcu, nouveau venu dans le paysage syndical sud-africain mais qui a réussi à s'imposer dans les mines de platine, avait mis la barre plus haut (+150% demandés).
Des dizaines de milliers de mineurs s'étaient mis en grève mardi soir à l'appel du NUM pour faire pression sur le patronat, alors que des mouvements similaires touchent d'autres secteurs majeurs de l'économie, notamment l'industrie automobile.
Chez AngloGold Ashanti, troisième producteur mondial, le travail a repris avec l'équipe de nuit de jeudi soir, de même Sibanye Gold tournait à nouveau à plus de 80% de ses capacités, selon un communiqué.
Dès mercredi, un consensus patronat-syndicat avait semblé s'ébaucher, deux petites compagnies aurifères concluant un accord, Village Main Reef et Evander, pour leurs 5.000 salariés.
Il est difficile de dire si le mouvement a été massivement suivi comme l'a affirmé le NUM, pour qui l'enjeu était de ramener la base des mineurs dans le giron de la négociation collective.
L'an dernier, une grève violente dans le secteur du platine avait fait tache d'huile, menaçant de faire imploser le cadre légal de la négociation collective, après la mort de 34 mineurs abattus par la police le 16 août à Marikana dans le bassin minier de Rustenburg (nord).
Tour à tour, la plupart des sites, y compris les mines d'or au départ pas concernées, avaient débrayé. Au bout du compte, la Chambre des mines avait dû réviser de fond en comble la grille salariale que le NUM, accusé de servir l'intérêt patronal, avait acceptée peu de temps auparavant.
La production d'or reste un secteur stratégique de la plus grosse économie d'Afrique, représentant 10% de ses recettes à l'exportation et 3% de son produit intérieur brut.