L'opérateur de la centrale accidentée de Fukushima a indiqué jeudi qu'il vérifiait l'étanchéité de quelque 300 réservoirs d'eau contaminée, mais n'a pas pour l'heure constaté de nouvelles fuites malgré la mesure de deux points de forte radioactivité.
Ces contrôles sont effectués après la découverte d'une fuite de 300 tonnes de liquide radioactif en provenance d'un réservoir du même type.
"Nous avons procédé à des vérifications depuis 11H00 (02H00 GMT) jusqu'à 15H00 (06H00 GMT) et n'avons pas constaté de fuites ni flaques d'eau", a expliqué Tepco dans un e-mail à la presse.
"Toutefois, nous avons localisé deux endroits où existe un niveau important de radiations", a ajouté la compagnie, sans formuler d'hypothèse sur la cause de ce constat.
A côté de deux réservoirs distincts, des mesures de 70 millisieverts par heure et de 100 millisieverts par heure ont été relevées. Un travailleur exposé pendant une heure à de tels niveaux de radioactivité absorberait en une heure plus que la dose autorisée en une année dans le premier cas et pour un cumul de cinq ans dans le second, selon les réglementations nippones.
La quantité d'eau contaminée stockée dans les deux réservoirs à proximité n'a toutefois pas varié, a assuré Tepco qui semble ainsi écarter tout écoulement de liquide.
Les quelque 300 réservoirs identiques à l'exemplaire victime d'une fuite constatée en début de semaine contiennent chacun près de 1.000 tonnes d'eau hautement radioactive, et une cinquantaine d'autres, du même type également, de l'eau en partie décontaminée.
"Est-ce un cas isolé ou le même problème ne risque-t-il pas de se produire sur les 350 autres réservoirs ?", s'était inquiété mercredi le président de l'Autorité de régulation nucléaire, Shunichi Tanaka.
Dans le passé, quatre fuites de moindre ampleur que celle de ces derniers jours avaient déjà été constatées sur ces réservoirs cylindriques de 11 mètres de haut et 12 mètres de diamètre assemblés par rangées à quelques centaines de mètres des réacteurs.
Mercredi soir, Tepco avait reconnu la possibilité que l'eau ayant fui du réservoir défectueux soit partiellement descendue jusqu'à la mer en empruntant un étroit ruisseau qui court jusqu'à l'océan.
Des patrouilles sont censées vérifier régulièrement qu'il n'y a pas d'anomalie, mais jusqu'à lundi elles n'avaient pas remarqué cette fuite qui, selon toute vraisemblance, durait depuis plusieurs semaines, l'eau s'étant écoulée plutôt lentement, selon les données publiées par Tepco.
Au total, Tepco a installé non loin des réacteurs de Fukushima Daiichi un millier de réservoirs de différents types pour stocker les millions de litres d'eau radioactive issue des systèmes de refroidissement des réacteurs, mêlée à la pluie et à de l'eau souterraine.
Compte-tenu du rythme infernal d'augmentation des quantités à stocker (400 tonnes de plus quotidiennement), la compagnie doit monter ces réservoirs à la hâte (un de plus est nécessaire tous les deux jours et demi), mais leur résistance fait douter les experts.
"Nous allons renforcer les moyens affectés au traitement de l'eau contaminée, un problème de première importance", a expliqué mercredi un vice-PDG de Tepco, Zengo Aizawa, reconnaissant que cette eau est "un facteur de risque et de danger".
Le problème de l'eau contaminée est très large: il concerne également les importantes quantités qui ont engorgé le sous-sol de la centrale et s'écoulent aussi dans l'océan Pacifique voisin, comme l'a récemment avoué Tepco.