Le président kényan Uhuru Kenyatta, inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité, a été reçu lundi en grande pompe à Pékin par son homologue chinois Xi Jinping.
M. Kenyatta a été accueilli place Tiananmen, où avait été déployé un régiment de la garde en son honneur. La présence du président kényan a également été saluée par une salve de 21 coups de canon.
Puis les deux leaders ont eu un entretien à l'intérieur du Grand palais du peuple.
M. Kenyatta, investi début avril après avoir remporté l'élection présidentielle du 4 mars dans son pays, est poursuivi par la CPI pour son rôle présumé dans les violences qui avaient suivi le précédent scrutin présidentiel fin 2007. Son procès doit s'ouvrir le 12 novembre.
Les pays de l'Union européenne et les Etats-Unis ont prévenu qu'ils limiteraient leurs relations avec la tête de l'exécutif kényan aux "contacts indispensables", même si le Premier ministre britannique David Cameron a rencontré le président kényan en marge d'une conférence à Londres sur la Somalie.
Pékin s'en tient de son côté à sa politique de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays africains, dont les dirigeants apprécient aussi l'absence, de la part de la Chine, de sermons sur les droits de l'homme et la corruption.
Partenaires depuis les années 1960, celles des indépendances africaines, la Chine et l'Afrique ont considérablement renforcé leurs liens depuis une quinzaine d'années. La Chine est depuis 2009 le premier partenaire commercial de l'Afrique.
Pauvre en ressources naturelles dont l'industrie chinoise est gourmande, le Kenya est néanmoins considéré par le géant asiatique comme une porte d'entrée vers le continent.
Le pays d'Afrique de l'Est a acquis une importance stratégique nouvelle aux yeux de la Chine, grâce à sa proximité avec l'Etat du Soudan du Sud.