Un Bangladais soupçonné d'être lié à Al-Qaïda a été condamné à 30 ans de prison vendredi pour avoir voulu faire exploser une bombe devant la Réserve fédérale à New York en 2012, a indiqué la procureure de Brooklyn.
Quazi Mohammad Rezwanul Ahsan Nafis, 22 ans, était présent lors du prononcé de sa peine par le tribunal fédéral de Brooklyn, au sud-est de New York.
"Les tentatives de martyre et de carnage de Nafis ont été déjouées par la vigilance des forces de l’ordre", a fait valoir la procureure Loretta Lynch.
"Il va maintenant passer les 30 prochaines années précisément là où ses actions l'ont conduit: dans une cellule de prison", a-t-elle martelé.
Nafis, qui se disait lié à Al-Qaïda, avait été arrêté le 17 octobre près du siège de la Fed, dans le sud de Manhattan, où il avait tenté en vain de faire exploser une bombe de 450 kg, ignorant que le FBI le surveillait depuis des mois et avait rendu l'engin inopérant. L'un des complices qu'il avait tenté de recruter était en fait un informateur de la police fédérale.
Le jeune homme --entré aux Etats-Unis avec un visa étudiant en janvier 2012-- avait dans un premier temps plaidé non coupable devant un juge fédéral à Brooklyn, qui avait alors ordonné son maintien en détention sans libération possible.
Mais le 7 février dernier, il a finalement plaidé coupable de "tentative d'utilisation d'une arme de destruction massive" et reconnu avoir voulu utiliser un téléphone portable pour faire détoner la bombe.
Le bâtiment que visait Nafis se trouve à proximité du site du World Trade Center, cible des attentats du 11-Septembre qui avaient fait près de 3.000 morts en 2001.
Dans une déclaration écrite, Nafis avait prévu de revendiquer son acte au nom d'Al-Qaïda, en précisant qu'il voulait "détruire l'Amérique", et que la façon la plus efficace pour le faire était de cibler l'économie du pays.
"Nous espérions un peu de pitié, la prise en compte de sa jeunesse, de son adolescence et de ses tentatives pour se racheter", a réagi son avocate Heidi Cesare.
Depuis le Bangladesh, son beau-frère Tawfiq Alam a expliqué à l'AFP que la famille de Nafis était "en état de choc. Nous nous attendions à une peine plus légère. Nous continuons de penser qu'il a été piégé. Il n'est pas capable de faire" ce qu'on lui reproche.
Dans une lettre de cinq pages envoyée au juge le 31 juillet, Nafis a décrit ses actes comme "inexcusables et lâches".
"Je ne crois plus en une version radicale de l'islam. Je la hais du fond de mon coeur, ce n'est pas l'islam", écrivait-il. "J'ai perdu ma capacité à penser clairement, j'étais devenu fou"