L'ancien consultant américain à l'origine de révélations sur des programmes secrets de surveillance des communications par les Etats-Unis possède des documents secrets identifiant des cibles de piratage à Hong Kong et en Chine, rapporte vendredi le South China Morning Post (SCMP).
Le quotidien de Hong Kong affirme avoir consulté un extrait des dossiers détenus par Edward Snowden au cours d'un interview avec lui dans la mégapole chinoise où il s'est réfugié depuis le 20 mai après avoir transmis des éléments explosifs au Guardian et au Washington Post.
Y figurent les adresses IP (internet protocol, le numéro d'identification d'un appareil connecté) visées et la date des infractions. Le SCMP n'a pas publié ces adresses ni identifié les personnes ou institutions concernées.
Selon le journal, les documents permettent de savoir si une opération est en cours ou conclue et semblent indiquer un taux de réussite des tentatives d'infraction de 75%.
"J'ignore les informations spécifiques qu'ils cherchaient sur ces machines, je sais seulement qu'utiliser des moyens techniques pour pénétrer sans autorisation dans des appareils civils est une violation du droit et c'est éthiquement douteux", a déclaré Edward Snwoden au quotidien anglophone.
Le jeune homme de 29 ans, qui se terre à Hong Kong, a refait surface mercredi dans un nouvel entretien au quotidien SMCP où il affirme vouloir rester dans le territoire autonome chinois pour y "combattre le gouvernement américain dans les tribunaux".
L'ancien consultant de la puissante agence de renseignement américaine NSA y évoque aussi les méthodes américaines d'espionnage, précisant que les Etats-Unis ont accès "aux communications de centaines de milliers d'ordinateurs" y compris à Hong Kong et en Chine.
Pékin a indiqué jeudi n'avoir "aucune information à fournir" sur l'Américain.
L'espionnage informatique est une source régulière de frictions entre les deux premières puissances de la planète et a été au menu d'une rencontre samedi dernier entre le président américain Barack Obama et son nouvel homologue chinois Xi Jinping.