Le nouveau Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a réclamé mercredi la fin des tirs de drones américains lors de son premier discours devant l'Assemblée nationale qui venait de l'élire à la tête du gouvernement.
"Nous respectons la souveraineté des autres, et ils devraient aux aussi respecter la nôtre et notre indépendance. Cette campagne doit finir", a-t-il déclaré à propos des tirs de drones américains visant régulièrement les rebelles islamistes talibans et leurs alliés d'Al-Qaïda au Pakistan.
La campagne américaine de tirs de drones dans les zones tribales du nord-ouest du pays, repaires des rebelles islamistes depuis la fin 2001, a débuté en 2004 mais s'est largement intensifiée à partir de 2008, devant l'un des principaux instruments de la politique militaire extérieure de l'administration Obama.
Depuis août 2008, près de 300 bombardements de drones ont tué plus de 2.000 personnes, en très grande majorité des combattants islamistes selon les autorités pakistanaises. Si Washington défend leur précision, ils font aussi des victimes civiles et alimentent le fort sentiment américain en cours dans le pays.
Vendredi dernier, Nawaz Sharif avait fermement condamné le dernier tir de drone, qui avait tué deux jours plus tôt le numéro deux des talibans pakistanais, Wali ur-Rehman. "L'attaque de drone n'était pas seulement une violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du pays", mais aussi "une violation du droit international et de la Charte des Nations unies", avait-il déclaré.
Après avoir confirmé jeudi la mort de Rehman, le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP) a déclaré qu'il retirait sa proposition de pourparlers de paix avec le gouvernement, à laquelle M. Sharif s'était déclaré ouvert.
Le TTP a promis de venger la mort de Rehman et a déclaré en tenait pour responsable Islamabad, dont il dénonce l'alignement sur la politique américaine et qu'il combat sans relâche depuis 2007.
Principal groupe armé rebelle islamiste du pays, le TTP est jugé responsable d'une vague d'attentats, pour la plupart des attentats suicide, qui a tué quelque 6.000 personnes dans tout le Pakistan depuis près de six ans.