Le chef de la police de Boston Edward Davis a pointé jeudi le manque de coopération entre les services du renseignement et de police avant les attentats qui ont fait quatre morts et plus de 260 blessés sur la ligne d'arrivée du marathon de Boston le 15 avril.
Interrogé par les représentants de la commission sur la sécurité nationale de la Chambre, Ed Davis a reconnu que la police de Boston n'était pas au courant de la radicalisation des frères Tsarnaev, accusés d'avoir perpétré la double explosion, alors qu'une enquête du FBI avait été ouverte puis refermée sur l'aîné, Tamerlan.
"D'après ce que je sais, aucun membre de la police de l'Etat du Massachusetts ni du centre de synthèse (des renseignements) n'avait entendu parler des frères Tsarnaev, avant l'attentat", a-t-il déclaré à l'audition.
En réponse aux questions du président de la commission, Michael McCaul, M. Davis a admis qu'il n'avait été informé, avant les attaques du 15 avril, ni de la radicalisation de Tamerlan Tsarnaev, ni de son voyage en Tchétchénie, ni de ses activités sur internet, où il postait des vidéos de propagande islamiste.
M. McCaul, un Républicain du Texas, s'est dit "très troublé" que les policiers "fédéraux aient eu des informations mais ne les aient pas partagées avec la police locale".
"Je crains que les auteurs de l'attentat de Boston aient réussi parce que notre système a failli", a-t-il dit. "Nous pouvons et devons mieux faire" à l'avenir.
L'ancien sénateur indépendant Joseph Lieberman, qui avait oeuvré dans la politique de sécurité de l'après-11-Septembre, a également jugé "grave le fait que ni le FBI ni le ministère de la Sécurité intérieure n'aient notifié les membres locaux de la coalition contre le terrorisme". "Pourquoi n'ont-ils pas impliqué les locaux qui auraient pu détecter les signaux (...) et empêcher l'attentat?", s'est-il interrogé.