Au moins quatre personnes ont été tuées lundi dans un attentat suicide suivi d'échanges de tirs dans un palais de justice de Peshawar, grande ville du nord-ouest du Pakistan à la frontière de l'Afghanistan, a annoncé la police.
Des hommes armés ont attaqué en fin de matinée le palais de justice situé à proximité d'un grand hôtel dans le coeur de la capitale de la province du Khyber Pakhtunkhwa, minée par une vague d'attentats perpétrés par les talibans.
"Un homme s'est fait exploser, un autre a lancé une grenade", puis il y a eu un échange de tirs entre des assaillants et les forces de l'ordre, a dit à l'AFP Mohammad Faisal Murad, un haut responsable de la police locale.
Un premier bilan gouvernemental faisait état de deux morts et de 23 blessés, mais des sources hospitalières ont revu ce bilan à la hausse. "Nous avons reçu quatre morts et 25 blessés", a dit à l'AFP Sayed Jameel Shah, porte-parole de l'hôpital Lady Reading, le plus important de Peshawar.
Les assaillants ont pris en otage des personnes présentes au palais de justice, a dit un haut responsable gouvernemental, une information par la suite démentie par des sources policières.
"Il n'y pas d'otages à l'heure actuelle. La cible de l'attaque était le palais de justice. La police traque les insurgés sur les lieux", a dit Masood Khan Afridi, un haut responsable de la police locale, précisant que les combats étaient terminés en début d'après-midi.
L'attaque de Peshawar n'a pas été revendiquée, mais elle pourrait porter la marque du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP, mouvement des talibans du Pakistan), groupe armé qui multiplie depuis 2007 les attentats contre les forces de l'ordre et les symboles du gouvernement.
Cet attentat intervient alors que l'assemblée nationale pakistanaise a achevé ce week-end pour la première fois de l'histoire du pays son mandat de cinq ans, prélude à des élections législatives attendues à la mi-mai et dont la date précise doit encore être annoncée.
"Les terroristes ont attaqué à l'approche des élections générales... Il pourrait donc s'agir d'une tentative pour perturber l'atmosphère pacifique, mais cela ne devrait pas mener au report du scrutin", a commenté Mian Iftikhar Hussain, ministre provincial de l'Information, et opposant aux talibans dont le fils avait été assassiné par les insurgés en 2010.
Cette nouvelle attaque à Peshawar intervient aussi le jour de la visite à Islamabad du président égyptien Mohamed Morsi, une première en plus de 40 ans pour un chef d'Etat égyptien.
Le président Morsi avait annulé en novembre dernier une visite à Islamabad qui accueillait alors le sommet du D-8, un forum visant à renforcer la coopération économique entre huit grands pays musulmans, afin d'assister à des pourparlers clés sur Gaza.
Ce rare sommet international au Pakistan avait été assombri par une série d'attentats ayant fait près d'une quarantaine de morts.