Après l'échec de l'opération des commandos français de la DGSE contre les shebab somaliens, les insurgés islamistes affirment avoir décidé d'exécuter l'otage Denis Allex. Roland Jacquard, président de l'Observatoire international du terrorisme et écrivain, explique à Directmatin.fr les ressorts de la manipulation médiatique pratiquée par les shebab.
> Les insurgés islamistes shebab ont annoncé mercredi dans un communiqué avoir décidé d'exécuter l'otage Denis Allex. Dans le même temps, les autorités françaises et même le président François Hollande, affirment qu'il a déjà été assassiné…
Je vois mal les autorités françaises et militaires, avec la douleur que cela implique pour les familles, affirmer que l'otage est mort si tel n'était pas le cas.
C'est une forme de propagande des shebab.
> Quel est le but de cette stratégie de communication ?
Les shebab sont affiliés au réseau Al-Qaïda. Aussi, l'une des hypothèses c'est qu'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), réseau auquel les insurgés somaliens sont donc également affiliés, aurait demandé aux shebab de faire une telle annonce.
C'est un message détourné d'Aqmi pour attirer l'attention des autorités françaises sur les otages qu'Aqmi détient, au moment où la France intervient au Mali.
> Les shebab ont publié lundi des photos du soldat français tué lors de l'assaut. Sont-ils coutumiers des mises en scènes macabres ?
C'est une grande spécialité de la propagande jihadiste. On a déjà vu par le passé des mises en scènes macabres, notamment des images d'otages décapités par leurs ravisseurs.
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