L'opération des commandos français de la DGSE (service français de renseignement extérieur) visant à libérer un des leurs, otage des shebab somaliens depuis juillet 2009, s'est soldée par un échec qui met en lumière l'efficacité et la combativité de ces miliciens islamistes.
Deux soldats français tués, le sort d'un otage en suspens (les autorités françaises le disent décédé, les ravisseurs le déclarent toujours en leur possession et sur le point de décider de son sort), l'opération menée en Somalie par les services spéciaux français se solde par un cuisant échec. Leur adversaire s'est montré renseigné, pugnace et familier des techniques de communication les plus modernes.
Qui sont les shebab ?
Les shebab somaliens, dont le nom complet est Haraka al-shebab el-moudjahidin, sont un mouvement islamiste issu de la branche radicale de l'Union des tribunaux islamiques (UTI), qui s'était emparée d'une d'une importante partie du territoire somalien avant d'être chassée lors de l'intervention armée menée par l'Ethiopie.
Outre les islamistes issus de l'UTI, les islamistes somaliens compteraient également dans leurs rangs de nombreux djihadistes étrangers.
Sur la présentation de leur compte Twitter, les shebab somaliens affirment lutter en faveur de la renaissance islamique. Ils prônent, en effet, l'instauration d'un état régi par la loi islamique, la charia. Ils l'ont d'ailleurs imposée dans les régions qu'ils contrôlent. Ils combattent ainsi le Gouvernement fédéral de transition, soutenu par la communauté internationale.
Ils contrôlent actuellement une partie du centre et du sud de la Somalie (carte).
Un mouvement lié à Al-Qaïda ?
Les islamistes shebab somaliens ont fait allégeance dès 2009 à l'organisation terroriste Al-Qaïda. Oussama Ben Laden avait répondu à cet acte d'obéissance dans un message audio en apportant son soutien aux insurgés.
Mais c'est en 2011 que le ralliement a été officiellement reconnu par Al-Qaïda. Dans une vidéo, le chef d'Al-Qaïda, Ayman Al-Zawahiri y annonce que "le mouvement shebab en Somalie a rejoint Al-Qaïda".
Les shebab sont-ils sur le déclin ?
Si les insurgés islamistes sont parvenus à repousser l'assaut des forces spéciales françaises, ils ont subi depuis plusieurs mois une série de revers militaires.
Ces défaites ont marqué un renversement du rapport de forces, amorcé quand les shebab ont été contraints de quitter en août 2011 la partie de la capitale Mogadiscio alors sous leur contrôle.
Il y a un an et demi, le mouvement a perdu la totalité de ses principaux bastions lors de l'offensive menée par une force de l'Union africaine (Amisom) renforcée par un contingent kenyan ainsi que par un corps expéditionnaire éthiopien et par l'embryon d'armée nationale somalienne.
En 2012, les shebab ont perdu la grande ville du sud somalien de Baïdoa, les localités d'Afgoye et Afmadow et surtout le port de Kismayo dont ils tiraient l'essentiel de leurs revenus. La localité de Jowhar, stratégiquement située à environ 90 km au nord de la capitale Mogadiscio, a été la dernière en date à être repassée sous le contrôle des forces pro-gouvernementales le mois dernier.
S'ils ne règnent plus en maître sur les villes les plus importantes du pays, ils contrôlent tout de même de nombreuses zones rurales.
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