L'UE espérait jeudi finir en beauté une nouvelle année difficile en réglant des questions en suspens depuis des mois sur la Grèce ou l'intégration européenne, malgré l'inquiétude suscitée par le retour politique de Silvio Berlusconi.
Les chefs d'Etat et de gouvernement se retrouvaient dans l'après-midi pour leur dernier sommet de l'année, le septième depuis janvier.
Après s'être déchirés pendant des mois sur la crise grecque, la supervision des banques et, encore le mois dernier, sur le budget européen à l'horizon 2020, ils devaient se consacrer à la réflexion sur l'avenir de l'Union européenne.
Emmenés par le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, ils entendent ainsi tourner la page des années les plus noires de la crise, montrer qu'ils sont capables de dépasser leurs égoïsmes nationaux, donner un signe de leur confiance dans l'avenir de l'UE quelques jours après la remise du prix Nobel de la paix.
Mais il faudra pour cela avoir réglé quelques questions qui fâchent. Les ministres des Finances de la zone euro se retrouvent dans la matinée pour une énième réunion sur la Grèce. Ils doivent enfin décider le déblocage de plus de 34 milliards d'euros au profit du pays malade de l'Europe, dont les finances sont complètement à sec.
Cette somme est retenue depuis plus de six mois. Les créanciers publics (UE, BCE et FMI) ont d'abord exigé d'Athènes de nouveaux trains de mesures d'austérité, puis se sont déchirés sur le moyen de réduire la colossale dette de la Grèce. Ils ont enfin attendu de connaître les premiers résultats d'une opération complexe de rachat d'une partie de cette dette, apparemment réussie.
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Les problèmes de la Grèce seront loin d'être réglés. Mais un premier pas décisif aura été franchi pour permettre au pays de retrouver un peu d'espoir.
Dans la nuit, les ministres des Finances des pays de l'euro négociaient d'arrache-pied pour trouver un accord sur un autre projet enlisé depuis le mois de juin, la supervision unique des banques de la zone.
Mais ils n'avaient toujours pas abouti après 03H00 GMT.
Derrière des questions extrêmement techniques --seuils, droits de vote, double casquette de la BCE--, se cache celle, politique, du renforcement de l'intégration européenne. A l'exception de quelques pays, particulièrement le Royaume-Uni, tout le monde assure être pour. Mais pas forcément selon les mêmes modalités ni le même calendrier.
Malgré les avancées, l'année se termine sur un bémol venu d'Italie. L'ancien chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, s'est lancé dans la course pour revenir au pouvoir. Dans la foulée, son successeur Mario Monti a annoncé sa prochaine démission. Deux coups de théâtre qui ont provoqué consternation et inquiétude en Europe, y compris dans le camp de M. Berlusconi.
S'il se rend jeudi à la traditionnelle réunion du PPE, le parti des conservateurs européens, il sera sans nul doute l'attraction de la journée. Mais sa présence jettera une ombre sur le sommet de ses anciens homologues.