Constituer des stocks pour lutter contre la volatilité des prix des matières premières agricoles. C’est l’idée que va défendre la France en réunion des ministres de l’Agriculture à Rome, aujourd’hui, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation.
Le ministre français Stéphane Le Foll, modérateur des débats, estime en effet que ce serait la meilleure façon de limiter les conséquences d’un choc (comme une période de sécheresse) sur les prix.
Une idée que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO, «soutient pleinement». Une «combinaison» de réserves nationales et régionales est « la seule façon de faire face à la volatilité des prix», a ainsi assuré récemment son directeur général, Graziano da Silva.
Tensions sur les marchés
Cette réunion intervient sur fond de tensions sur les marchés des céréales, après la sécheresse qui a frappé les Etats-Unis et l’Europe de l’Est cet été. «Les prix alimentaires sont (…) dangereusement élevés», estime le rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter.
La FAO estime toutefois que la perspective d’une crise alimentaire mondiale comme celle de 2007-2008 s’éloigne.
D’autres pistes à étudier
Selon certaines ONG, comme Action Contre la Faim, d’autres pistes doivent être étudiées aujourd’hui, comme limiter la production des agrocarburants, qui se fait au détriment de celle d’aliments (40 % environ de la production américaine de maïs finit dans les moteurs) et dope les prix de ces derniers. Ou encore réguler la spéculation sur les matières premières.
Selon les dernières estimations de la FAO, 870 millions d’humains, soit un sur huit, ne mangent pas à leur faim aujourd’hui.