L'augmentation de salaire proposée par le groupe Lonmin aux mineurs de Marikana (nord), la première depuis le début du conflit entré dans sa cinquième semaine, est largement inférieure aux revendications des grévistes, a-t-on appris de sources concordantes vendredi.
"Hier (jeudi) on a réussi à ce que l'entreprise mette quelque chose sur la table, ce qui constitue déjà en soit un succès car cela a été un pas difficile à franchir, il y a donc une sorte de satisfaction sur ce point", a indiqué à l'AFP l'évêque Jo Seoka, l'un des médiateurs de la négociation.
Mais "ce n'est pas ce qu'ils avaient espéré", a-t-il ajouté, en référence aux mineurs en grève qui réclament 12.500 rands (1.200 euros) depuis le 10 août.
Un dirigeant régional du NUM, le syndicat majoritaire parmi les mineurs mais qui n'est pas à l'origine de la grève à Marikana, a expliqué à l'AFP que les parties prenantes à la négociation étaient tenus au secret.
Mais il a confirmé qu'un montant de 900 rands (90 euros environ) de hausse a été proposé pour les mineurs au plus bas de l'échelon salarial, ce qui porteraient leur salaire mensuel à 5.500 rands (550 euros environ).
Le groupe britannique Lonmin, dont la mine de Marikana est au coeur d'un des plus violents conflits sociaux de ces dernières années en Afrique du Sud, a présenté son offre jeudi soir, à l'issue d'un nouveau round de négociations.
Le groupe n'en a pas révélé la teneur. La grève à Marikana, un site d'extraction du platine, a démarré le 10 août, à l'initiative de 3.000 foreurs, en rupture avec le NUM et réclamant un quasi-triplement de leurs salaires.
La reprise des négociations, avec une possible réponse des grévistes, est prévue à midi.
En tout, 45 personnes sont mortes depuis un mois à Marikana, dont au moins un syndicaliste du NUM (Syndicat national des mineurs), deux policiers, deux gardes de sécurité et 34 grévistes abattus par la police le 16 août lors d'une fusillade digne des pires heures de l'apartheid.