En liberté surveillée depuis le 16 décembre 2010 à Londres, réfugié dans l’ambassade d’Equateur depuis le 16 juin dernier, Julian Assange est réapparu dimanche au balcon de l’ambassade pour sortir de son silence. Il a souhaité remercier ses alliés d’Equateur qui lui ont accordé l’asile politique et a sommé les Etats-Unis d’arrêter « la chasse aux sorcières » contre WikiLeaks. Retour sur cette affaire complexe en quelques points.
De quoi l’accuse-t-on ?
Actuellement Julian Assange est accusé par deux jeunes femmes suédoises de "sexe par surprise" pour l’une et de viol pour l’autre. Il est donc attendu en Suède pour être entendu par la justice au sujet de cette affaire. Aux Etats-Unis, M. Assange devrait potentiellement répondre d’espionnage auprès de la justice américaine après avoir publié sur le site WikiLeaks des milliers de documents confidentiels, diplomatiques et militaires, américains.
Qui veut l’extrader ?
La Cour Suprême britannique a donné, le 30 mai dernier, le feu vert à l’extradition de Julian Assange vers la Suède. Le plaignant avait fait appel auprès de la plus haute juridiction britannique le 12 juin dernier. Cette demande avait été rejetée le 14 juin suivant. Quelques jours plus tard, Julian Assange se réfugiait dans l’ambassade d’Equateur. Mais la Suède n'est pas la seule nation à vouloir l'extrader. Officieusement, les Etats-Unis souhaitent également son extradition afin de pouvoir le juger pour espionnage.
Pourquoi Julian Assange a-t-il choisi de se réfugier dans l'ambassade d'Equateur ?
« L’amitié » qui lie Julian Assange à l’Etat équatorien date de 2010. Lors de la tourmente médiatique qui s’est abattu sur l’Australien, l’Equateur a été la première nation à le soutenir. Elle l’avait cordialement invité à séjourner dans le pays pour y trouver un refuge. En mai dernier, le président Rafael Correa avait de nouveau manifesté ses amitiés à l’homme en participant à une interview dans l'émission web du fondateur de WikiLeaks. A Londres, Julian Assange s’est donc tout naturellement tourné vers son allié de longue date.
Pourquoi l’Equateur aide Julian Assange ?
Officiellement, si l’Equateur aide le fondateur de WikiLeaks, c’est parce qu’elle juge que ce dernier n’aura pas le droit à un procès équitable aux Etats-Unis. Dans un pays connu pour ses violations continues de la liberté de la presse (elle est classée 104e sur 179), une telle affirmation parait peu crédible. Cette offre généreuse cache avant tout l’anti-américanisme du dirigeant du pays. Le gouvernement équatorien se montre en effet très critique au sujet de l’influence américaine dans la région. En attaquant de front l’Angleterre, l’Equateur s’en prend également à ses alliés américains.
Que risque-t-il ?
S’il venait à être condamné pour viols et « sexe par surprise » en Suède, Julian Assange risquerait jusqu’à quatre ans de prison et 5000 couronnes d’amende (546 euros). Le fondateur de WikiLeaks a clamé que les jeunes femmes étaient consentantes. L’une des victimes a par ailleurs avoué avoir accepté cette relation sexuelle avant de revenir sur ses pas après que Julian Assange ait essayé de pratiquer l’acte sans préservatif.
Mais ce qui retient M. Assange dans l’ambassade d’Equateur, c’est avant tout sa peur d’être extradé aux Etats-Unis où il risque la peine de mort pour espionnage. Si le gouvernement suédois affirme le contraire, l’Equateur, qui protège Julian Assange, soutient la thèse de l’extradition vers les Etats-Unis.
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