Au moins 28 détenus sont morts et 17 ont été blessés au cours d'une mutinerie dans une prison de l'ouest du Venezuela, qui a pris fin samedi dernier après une vingtaine de jours de troubles, a indiqué jeudi à l'AFP l'Observatoire vénézuélien des prisons (OVP), un groupement d'ONG locales.
Selon cette organisation, "on a identifié 28 morts et 17 blessés en plus de cinq blessés parmi la Garde nationale", le corps militarisé chargé de la surveillance des prisons au Venezuela, dans cette mutinerie dans le centre pénitentiaire de la ville de Merida, dans l'Etat du même nom.
Le 25 mai, la chef du personnel de l'établissement, Paola Rosana Molina Avila, 38 ans, avait été abattue. La mutinerie a commencé après que plusieurs prisonniers soupçonnés d'être impliqués dans ce meurtre ont pris le contrôle de plusieurs zones de l'établissement.
Les rumeurs sur l'intervention des forces de l'ordre durant le conflit ont intensifié les affrontements au fil des jours, selon l'OVP.
Le parquet, qui a annoncé cette semaine l'inculpation de plus de 60 détenus "responsables présumés des faits survenus au cours de la prise du Centre pénitentiaire de la région des Andes", n'a pas donné de détail sur la mutinerie ni communiqué sur d'éventuels décès.
Samedi, le ministère des Affaires pénitentiaires avait indiqué avoir repris le contrôle du centre, sans autre précisions sur le bilan ou les faits.
Le 6 juillet, la directrice de la prison pour femmes de Santa Ana, dans l'Etat de Tachira (ouest), Nelly Isabel Ramon Torres, 47 ans, a également été abattue par balles, au côté de son mari.
Il y a un peu plus d'un an, une mutinerie dans la prison de El Rodeo, dans les environs de Caracas, avait fait une trentaine de morts, l'épisode de ce type le plus sanglant dans le pays depuis une décennie.
Selon des organisations non-gouvernementales, 300 détenus meurent chaque années en prison en raison de la violence qui y règne, et, selon des chiffres officiels, les prisons vénézuéliennes hébergent quasiment 50.000 prisonniers pour 14.000 places.