L'opposante birmane Aung San Suu Kyi a été acclamée vendredi à Mandalay, deuxième ville du pays, par des dizaines de milliers de personnes, la foule la plus importante qu'elle ait jamais rassemblée depuis le début de sa campagne.
Des dizaines de milliers de personnes l'attendaient à l'aéroport et des centaines de véhicules ont suivi son convoi, qui se frayait lentement un chemin, jusqu'à la ville
Malgré la pluie, une foule criant "Nous aimons Suu" et brandissant des drapeaux de son parti attendait également qu'elle vienne faire un discours, dans un faubourg de Mandalay.
Cette visite de deux jours est la dernière en date d'une tournée de soutien aux candidats de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), pour les législatives partielles d'avril.
Elle-même se présente, pour la première fois, dans une circonscription rurale proche de Rangoun.
Même si la LND remportait l'ensemble des 48 sièges en jeu, elle ne menacerait pas la majorité dont dispose à l'assemblée le parti au pouvoir. Mais le seul fait de ces élections et de la candidature de celle que les Birmans ont surnommée la "Dame" de Rangoun sont un signe des changements survenus ces derniers mois en Birmanie.
Le nouveau pouvoir dit civil, mais contrôlé par d'anciens militaires, a multiplié les réformes depuis la dissolution de la junte, il y a un an. Les élections partielles du 1er avril seront observées dans les chancelleries occidentales comme un test de la sincérité de ces réformes.
La LND avait remporté les élections de 1990 sans jamais être autorisée à prendre le pouvoir. La "Dame" de Rangoun était alors déjà en résidence surveillée, où elle est demeurée pendant 15 des 22 dernières années, jusqu'à sa libération en novembre 2010.