Chroniqueuse de "Touche pas à mon poste !", Enora Malagré présente vendredi soir "Derrière le poste". Sa première émission en solo propose de dévoiler la face cachée des instants cultes de la télévision.
La jeune femme invite des professionnels du petit écran à livrer leurs anecdotes sur les coulisses. Une nouvelle étape pour la "grande gueule" qui gagne petit à petit ses galons de présentatrice incontournable. Mais, elle-même l’affirme, cette fois, c’est une Enora plus posée qui officiera.
Quel est le concept de l’émission ?
Des animateurs viennent parler des images qui les ont marqués. On a par exemple Laurence Ferrari, qui revient sur le débat présidentiel qu’elle a animé entre François Hollande et Nicolas Sarkozy. C’est une émission de confidences, qui se fait certes en public, mais où j’interviewe les gens les yeux dans les yeux. C’est plus intimiste.
Vous dévoilerez une autre facette de vous-même…
C’est ça. "Touche pas à mon poste !", c’est une partie de moi, "Derrière le poste", ça en sera une autre. Et ce que je fais à la radio aussi. Nous ne sommes pas tous monolithiques dans la vie.
Avoir votre propre émission, vous en rêviez depuis longtemps ?
Ça n’est pas un rêve, c’est une envie que j’avais, mais il ne fallait pas que ça soit gratuit. Par ailleurs, il fallait que ce soit quelque chose qui me ressemble.
La première vous stresse ?
Je ne m’alimente plus ! Comme je suis une personnalité plutôt clivante – on m’adore ou on me déteste – je me demande vraiment ce que ça va donner en prime. Je stresse vraiment !
Est-ce que la télé est sexiste ?
Oui bien sûr. Je pense que le monde est sexiste. Quand on est une femme j’ai l’impression qu’il faut prouver plus. Quand j’ai dit que j’allais faire de la libre antenne, on m’a dit "bah non, une femme ça tombe malade, ça tombe enceinte, ça a ses règles, ça a des problème d’humeur, d’hormones, c’est pas fiable...". Vous n’imaginez même pas les inepties.
Est-ce qu’il y a des personnalités télé qui sont des modèles pour vous ?
J’ai des icônes télé. J’ai des gens à mon sens inatteignables qui me font rêver comme Ellen DeGeneres et Oprah Winfrey qui font justement toutes les deux partie d’une minorité, qui se sont battues et qui ont construit des empires et surtout des façons d’interviewer.
En France, à mon sens il y en a trois : il y a Michel Drucker, Thierry Ardisson et Cyril Hanouna.
Cyril Hanouna parce que c’est de ma génération et qu’il est clairement en train de révolutionner la télé à mon sens. Thierry Ardisson parce que c’est le meilleur intervieweur du monde et que c’est un label. Ce que fait Ardisson, personne ne l’a fait et personne ne le fera jamais plus. Et Michel Drucker, parce que c’est un modèle de longévité, de pugnacité et d’authenticité.
Si on parle des femmes on a quand même Christine Bravo qui a ouvert la voie à une féminité plus affirmée, une impertinence, un côté frondeuse qu’on ne voyait pas trop à la télé et qui à mon avis a permis à des jeunes femmes comme Alessandra Sublet ou Maïtena Biraben de prendre un peu le relais.
Cyril Hanouna vous verrait bien le remplacer sur la "Nouvelle Star", ça vous plairait ?
Il faut déjà que l’on sache si Cyril la refait ou pas. Ca on n’en sait rien et moi je suis plutôt en train de pousser pour qu’il la refasse. Après je ne vais pas vous mentir c’est pas mon genre, si on me la propose – mais ça m’étonnerait qu’on me la propose (rires) – je dirai oui bien sûr.
Est-ce qu’il y a des objectifs d’audiences ?
Alors là on en n’a pas, en tous cas on ne me l’a pas dit, peut-être qu’on me l’a caché (rires), ou, peut être qu’on me préserve parce qu’on sait que je suis traqueuse et que je leur prends la tête tous les jours.
Ils se sont peut-être dit "la blonde on va pas lui dire" (rires). Mais a priori je crois qu’on en n’a pas. C’est un peu aussi le plaisir de bosser à D8, parce qu’il n’y a pas tellement de pression, c’est une chaîne qui a à peine un an et demi donc on construit tous ensemble main dans la main en toute détente.
Derrière le Poste, D8, vendredi 28 mars à 20h50.
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