C’est une image à la fois inquiétante, magnifique et un peu surréaliste… Hier, elle tournait en boucle sur les chaînes d’information du monde entier. Un petit homme vêtu d’une combinaison bleue qui marche sur un fil, avec une perche à la main, au-dessus de l’immensité du Grand Canyon.
Une séquence à couper le souffle, et encore plus impressionnante quand elle est filmée depuis un hélicoptère qui tourne autour du funambule. Nik Wallenda, 34 ans, a traversé l’an dernier les chutes du Niagara à la frontière entre les Etats-Unis et le Canada.
Cette fois, l’Américain a donc réalisé cet exploit retransmis à la télé, en direct, mais avec plusieurs secondes de décalage, pour permettre aux chaînes de couper l’antenne en cas de chute. A 450 mètres de hauteur, sans filet ni harnais de sécurité, pendant 22 minutes et 54 secondes, Nik a dû lutter contre des vents plus puissants que prévu quand il a franchi la rivière Little Colorado.
Reste la question que je me suis posée en regardant cet exploit. Comment est-il possible d’autoriser un homme à prendre un tel risque ? Est-ce que le fait de lui attacher un simple harnais de sécurité aurait changé quelque chose à son exploit ?
Un tel spectacle mérite-t-il de mettre en danger la vie d’un homme ? Surtout quand on se souvient que son grand-père, funambule également, est décédé en plein spectacle, et devant les caméras, en 1978, à Porto Rico, à 73 ans, en tombant de son filin d’acier.
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