Bernard Tapie a annoncé vendredi avoir déposé une plainte en diffamation contre le magazine Le Point qui a publié différents articles mettant en cause l'homme d'affaires à la suite de la perquisition fin janvier au cabinet de son avocat, Me Maurice Lantourne.
"Je viens de déposer plainte auprès du procureur de la République avec constitution de partie civile contre le Point, M. Franz-Olivier Giesbert et les quatre journalistes co-auteurs de l'article", a déclaré à l'AFP M. Tapie.
Dans sa dernière livraison, l'hebdomadaire dresse sur quatre pages un portrait de Me Lantourme et donne sa version de la perquisition de son cabinet dans le cadre d'une enquête sur le recours à l'arbitrage dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais. Il publie également un entretien avec M. Tapie. Une information judiciaire contre X avait été ouverte à Paris le 18 septembre sur la décision du ministère des Finances.
L'article contesté par M. Tapie est co-signé par Jean-Michel Decugis, Mélanie Delattre, Christophe Labbé et Aziz Zemouri.
"Cette plainte, confiée à Me Temime, est déposé à trois titres, d'abord pour avoir affirmé que jai un compte offshore, je n'en ai jamais eu, ensuite pour avoir écrit que pendant la perquisition de Lantourme, j'aurais demandé à quelqu'un de venir chercher des documents, c'est totalement inexact", a expliqué M. Tapie
L'homme d'affaires a également indiqué avoir entamé cette procédure contre le magazine "pour avoir fait une description totalement farfelue, fantaisiste et mensongère de (ses) relations avec M. Jean Bruneau, ancien président de l'association de petits porteurs de BTF" (Bernard Tapie Finances, ancienne société cotée en Bourse).
Après des années de conflits devant les tribunaux avec le Crédit lyonnais, une commission d'arbitrage avait finalement donné raison à M. Tapie. Cette instance privée avait condamné en juillet 2008 le Consortium de réalisation (CDR), gérant le passif du Crédit Lyonnais, à verser à l'homme d'affaires 285 millions d'euros d'indemnités, dont 45 millions à titre de préjudice moral, soit plus de 400 millions d'euros avec les intérêts.
Cet arbitage avait été vivement critiqué et depuis des perquisitions ont été menées chez M. Tapie et plusieurs avocats, chez les trois membres de la commission d'arbitrage et chez Stéphane Richard, actuel président de France Télécom, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, ministre de l'Economie et des Finances de l'époque.