The Walking Dead est un véritable carton d’audience aux Etats-Unis. La série a battu deux fois le record d’audience historique du câble américain depuis son lancement en 2010. La chaîne Sundance Channel lance, dès le 10 janvier à 20h, la diffusion de la saison 2. L’occasion pour directmatin.fr de s’entretenir avec Andrew Lincoln, l’interprète de Rick Grimes.
The Walking Dead est un énorme succès télévisuel aux Etats-Unis. L’aviez-vous vu venir ?
Pas vraiment. J’espère toujours que les projets auxquels je participe rencontrent un certain succès, sinon mon métier d’acteur serait bien triste. Il y a toutefois quelques indications, surtout quand on se lance dans quelque chose de tout à fait nouveau, comme c’était le cas avec The Walking Dead.
Quand on voit la qualité des personnes avec lesquelles on travaille, que ce soit Gale Anne Hurd et Frank Darabont (producteurs exécutifs), la chaîne AMC, etc… les « ingrédients » laissaient présager que cela pouvait être une bonne série, mais il n’y a aucune garantie. On peut trouver plusieurs exemples de séries qui possèdent toutes ces qualités sur le papier mais qui ne parviennent pas à rencontrer un succès similaire à The Walking Dead.
Un caméraman qui travaille sur la série m’a dit un jour que la particularité de la série, c’est qu’il y a la volonté de créer un environnement qui rend possible l’excellence. Plus que sur n’importe quel projet sur lequel j’ai pu travailler dans ma carrière, je réalise que toutes les équipes impliquées dans ce travail se respectent et fonctionnent en symbiose pour obtenir le meilleur résultat possible à l’écran.
Comment réagissez-vous aux records d’audience historique sur le câble américain enregistrés par la série ?
C’est vrai que la série enchaîne les records d’audience, ce qui est plutôt extraordinaire. C’est un sentiment incroyable. C’est comme si quelqu’un avait envoûté la série. Tout le monde à l’air de prendre autant de plaisir à regarder ce show que nous en avons à travailler dessus. C’est vraiment une expérience incroyable, et personnellement, j’adore interprété le personnage de Rick Grimes. J’aime raconter cette histoire incroyable.
Il y a plus de 300 personnes qui travaillent sur cette série depuis trois ans, et ils ne sont pas obligés d’être là, mais ils continuent de revenir chaque saison, parce qu’ils se soucient de la qualité de ce show autant que nous. J’ai vraiment le sentiment que c’est un point déterminant. Le public qui suit la série ne sait toujours pas comment la définir, parce qu’elle évolue constamment. Et je crois que c’est un des points cruciaux qui fait son succès. Ce n’est pas comme certaines séries où on sait à peu près ce qui va se passer à chaque étape de la narration. Il y a un meurtre, un méchant, une enquête avec des suspects et on finit par découvrir qui est le coupable.
Avec The Walking Dead, les personnages se développent au fil de l’histoire, les rapports entre eux deviennent plus complexes, et la série tout entière évolue grâce à cela. Et c’est un des points que je préfère à propos de mon personnage, son évolution au fil des épisodes, le fait que les scénaristes continuent de le pousser dans ses retranchements, et j’aimerai pouvoir l’interpréter aussi longtemps que je suis en vie.
Justement, comment décririez-vous la relation avec votre personnage et son évolution depuis le début de l’histoire ?
Je l’ai vu changer radicalement. C’est un privilège de jouer un rôle sur une période aussi longue, car on « grandit » avec lui. Il y a un peu de cela au cinéma - quand on fait un saut dans le temps et que le personnage qu’on interprète a vieilli - mais ce n’est pas la même chose. Passer autant de temps dans la peau d’un personnage est un luxe incroyable, particulièrement quand l’écriture et l’histoire que l’on raconte sont de qualité.
J’ai demandé aux scénaristes, entre la saison 2 et la saison 3, où était le point de rupture de Rick Grimes. Et on le découvre lors de la troisième saison, où il est vraiment poussé dans ses ultimes retranchements. Je me sens tellement privilégié d’avoir la possibilité d’explorer autant de facettes chez mon personnage.
Connaissiez-vous l’oeuvre de Robert Kirkman, le créateur du « comic » The Walking Dead, avant de tourner dans la série ?
Non. Et au début, je n’avais qu’une vague idée de l’histoire, parce que le scénario était classé « top secret ». J’étais très intrigué par le pitch de cette série centrée sur des zombies. J’ai même appelé mon agent en lui disant : « Vraiment ? Le reste de ma carrière va se résumer à ça ! Tu veux vraiment que je participe à ce show avec des zombies ? ».
Peu de temps après, j’ai rencontré les équipes qui travaillaient sur la série, et j’ai découvert le script. J’ai vu qu’il ne s’agissait pas que de zombies, mais plutôt d’une série centrée sur ses personnages, avec une réflexion profonde sur notre rapport à l’humanité. J’ai trouvé cette idée extraordinaire, c’était quelque chose que je n’avais lu auparavant. Et j’ai découvert qu’il s’agissait de l’adaptation d’un comic book.
Alors je me suis rendu dans le magasin le proche de chez moi, à Londres, et j’ai demandé au responsable s’il avait déjà entendu parler de ce comic book, The Walking Dead. Il m’a demandé de le suivre, et il m’a mis devant un mur complet de bandes dessinées. Je lui ai demandé : « Lequel est-ce ? ». Il m’a dit répondu : « Tous ». J’ai compris l’ampleur du succès de ce comic qui ne se dément pas depuis bientôt 10 ans. J’ai réalisé que les personnages imaginés par Robert, son talent d’auteur, le monde qu’il avait créé, étaient remarquables, et que nous avions là une base solide pour la série.
Qu’est ce que cette série à changer pour vous dans votre carrière ?
Ce que je peux dire, c’est que j’adore exercer mon métier. Ce type de succès – une histoire qui parvient à capter l’imagination de millions de gens - c’est quelque chose qui n’arrive que très rarement. Jamais je n’aurais pu prévoir qu’il puisse m’arriver une telle chose dans ma vie. Je suis plutôt du genre à vivre au jour le jour. Mais on ne peut que garder les pieds sur terre quand on est un tueur de zombies le jour, et quelqu’un qui change des couches la nuit (il est l’heureux papa de deux jeunes enfants). Mes enfants ne soucient pas de ce que je fais comme métier. Et c’est une des choses les plus libératrices qui soit, pouvoir rentrer à la maison et être un père et un mari.
Dans ma vie de tous les jours, cela ne change pas grand-chose. Ce rôle m’a toutefois permis de participer à des événements auxquels je n’aurais jamais pensé – comme le Comic Con – ou encore de voir ma tête affiché en plein Time Square à New York. Mais la chose essentielle, c’est que j’adore raconter cette histoire et interpréter ce rôle, et de voir que les personnes aiment autant cette histoire que nous aimons la raconter. Je suis un homme chanceux.
Qu’est ce que vous appréciez le plus quand vous êtes sur le tournage de la série ?
C’est d’avoir l’impression de travailler en famille. Et le fait que la série soit tournée près de la ville d’Atlanta, dans le sud des Etats-Unis, en Géorgie, en est un des aspects essentiels. Nous sommes vraiment dans la campagne, et c’est une sorte de « bulle » qui nous permet de nous concentrer exclusivement sur notre travail. Comme je l’ai dit auparavant, cette série est en constante évolution, chaque jour est différent, il n’y a pas de routine. Et le succès de la série pousse tous ceux qui travaillent dessus à être toujours plus exigeant, jusque dans les moindres détails.
Personnellement, je suis très confortable pendant les tournages grâce à cela, et je cherche constamment à m’améliorer, à prendre plus de risque, à explorer mes limites, physique notamment, car c’est un rôle très exigeant physiquement. C’est une chance incroyable de vivre cette expérience, d’interpréter ce rôle, et je ne sous-estime en aucun cas l’opportunité qui m’est donné de participer à cette incroyable aventure qu’est The Walking Dead.
Le pitch de la série : Les 13 épisodes d’une heure suivent un groupe de survivants menés par l’officier de police Rick Grimes, joué par Andrew Lincoln (Love Actually), qui parcourt le pays en quête d’un lieu sûr où s’installer. La série montre les combats au quotidien pour survivre dans un environnement où les zombies ont pris le dessus sur les hommes, ainsi que les conflits relationnels qui éclatent et représentent parfois un danger encore plus grand. Au fil du temps, la cohabitation constante avec la mort fait évoluer les personnages, et certains s’avèrent prêts à tout pour survivre.
La chaîne Sundance Channel peut être visionnée en France sur le canal 39 chez Free (HD), canal 114 chez Numéricâble (HD), ou encore canal 211 chez SFR sur Neufbox (HD et SD) et Virgin.
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