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Edith Bouvier et William Daniels vendredi à Paris après le cauchemar syrien

Les journalistes français Edith Bouvier et William Daniels, évacués jeudi de la ville syrienne assiégée de Homs où ils sont restés coincés plusieurs jours dans des conditions cauchemardesques, doivent arriver à Paris vendredi après avoir reçu des soins à Beyrouth[YouTube/AFP]

Les journalistes français Edith Bouvier et William Daniels, évacués jeudi de la ville syrienne assiégée de Homs où ils sont restés coincés plusieurs jours dans des conditions cauchemardesques, doivent arriver à Paris vendredi après avoir reçu des soins à Beyrouth.

Le ministre des Affaires étrangères français a indiqué vendredi qu'ils devraient arriver "en début de soirée".

Edith Bouvier a été grièvement blessée au fémur lors de bombardements de l'armée syrienne sur Homs, ville rebelle dans le centre de la Syrie.

Arrivée jeudi soir au Liban avec William Daniels, un autre journaliste français, elle a été examinée vendredi à l'Hôtel-Dieu de France à Beyrouth avant de décoller en début d'après-midi pour Paris.

Le chef de la diplomatie française Alain Juppé a indiqué vendredi matin que la journaliste était "en bonne santé malgré sa fracture".

Edith Bouvier, 31 ans, a été blessée le 22 février lors d'un bombardement sur le quartier de Baba Amr à Homs qui a coûté la vie à la journaliste américaine Marie Colvin et au photographe français Rémi Ochlik.

Ce quartier était devenu le bastion des rebelles syriens avant de tomber aux mains de l'armée gouvernementale syrienne jeudi. Pilonné sans relâche par le régime pendant plus de 25 jours, il a été pris après ce que l'Armée syrienne libre (ASL), composée d'opposants et de soldats qui ont déserté l'armée régulière, a présenté comme un "repli tactique".

Edith Bouvier, qui travaillait pour le Figaro, et William Daniels, un freelance qui avait décidé de rester à ses côtés, avaient échoué dans une première tentative de quitter Homs avec le photographe britannique Paul Conroy, lui aussi blessé le 22 février.

Lors de l'opération organisée le 28 février par les rebelles syriens aidés d'activistes de l'organisation Avaaz, Paul Conroy était parvenu à s'échapper et à gagner le Liban voisin, distant d'une trentaine de kilomètres.

Mais plusieurs membres de son escorte avaient trouvé la mort dans un bombardement de l'armée syrienne. Edith Bouvier et Williams Daniels avaient eux été contraints de rebrousser chemin et de retourner dans la ville assiégée.

Une autre tentative menée par l'Armée syrienne libre a été couronnée de succès jeudi malgré le fait que les troupes du régime syrien entraient au même moment dans Baba Amr, et que l'ASL a déploré des morts dans ses rangs au cours de cette évacuation.

Les deux journalistes sont arrivés au Liban jeudi dans la soirée, leur voyage jusqu'à Beyrouth ayant encore été perturbé par les abondantes chutes de neige sur les montagnes libanaises.

Ce n'est qu'une fois franchie la frontière entre la Syrie et le Liban que le président de la République française Nicolas Sarkozy a annoncé qu'ils étaient sains et saufs.

Il a indiqué lors d'une conférence de presse jeudi soir à Bruxelles s'être entretenu avec Edith Bouvier, "qui est naturellement très fatiguée, qui a beaucoup souffert mais qui sait qu'elle est libre et qu'elle sera bientôt soignée".

Les autorités syriennes ont annoncé avoir retrouvé les corps de Marie Colvin et Rémi Ochlik, qui avaient été enterrés à la sauvette à Baba Amr. Ceux-ci seront remis aux autorités diplomatiques compétentes à Damas avant d'être rapatriés dans leurs pays respectifs.

Un autre journaliste coincé à Homs, l'Espagnol Javier Espinosa, avait pu gagner le Liban mercredi.

Tous les journalistes retenus à Homs avaient pénétré en Syrie sans visa ni autorisation officielle, les autorités syriennes imposant de fortes restrictions à l'entrée et aux déplacements des journalistes étrangers dans le pays.

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