Plus de doute, les beaux jours sont là. Les quelques 10 millions de joueurs français s’adonnent à la pétanque, activité qui évoque indiscutablement le chant des cigales. Une activité sans prise de tête, conviviale et accessible, qui séduit les trentenaires et qui compte aussi des fidèles à Paris.
C’est à La Ciotat, à l’est de Marseille, qu’est apparue la pétanque en 1907. Une version statique du jeu provencal, où le tireur prend de l’élan. S’il faut compter 50 euros minimum pour trois boules en acier et un cochonnet en bois, l’achat fait figure d’investissement pour la vie.
Le plus accueillant : le Bar Ourcq
[Crédits : D. Ramos pour Direct Matin]
Véritable institution des étés parisiens, le Bar Ourcq, situé le long du bassin de la Villette, rassemble une foule de tous âges. On y sert de la bière fraîche et du vin bon marché, des tapas et des sandwichs pour se ravitailler.
Mais son succès s’explique surtout par les services que l’établissement propose à ses clients. Des transats, par exemple, dans lesquels on peut s’enfoncer pour prendre un bain de soleil. D’autres profitent du wifi, empruntent des livres ou des jeux de société et s’installent en cercle, à même les pavés, un verre à la main.
Et on peut se lancer dans un tournoi de pétanque, le bar prête des boules aux joueurs. Souvent, la partie se dispute devant un public de supporters. Ombragé l’après-midi, le quai accueille des champions amateurs qui se délassent ensemble, habitués ou touristes qui s’essaient à cette distraction très française.
Depuis quelques mois, apparaissent aussi des adeptes du mölkky. Ce jeu d’adresse finlandais consiste à abattre des quilles numérotées à l’aide d’un bâton de bois de 22,5 centimètres de long. Un nouveau défi qui permet de varier les plaisirs.
Le Bar Ourcq, 68, quai de la Loire (19e).
Le plus chic : le Méridien Etoile
[Crédits : Les Initiés]
Après une après-midi consacrée au shopping, faire une petite pause pétanque est une belle façon de finir sa journée. Pour célébrer l’arrivée des beaux jours, Le Méridien Etoile organise des Summer soirées où il est possible de défier le cochonnet tous les jours jusqu’à 22h30.
Le terrain installé dans le patio a des allures niçoises. On peut y jouer en tête à tête ou à plusieurs. Les boules sont fournies par Obut. La marque propose également un guide du parfait bouliste qui réunit le règlement officiel et un glossaire autour de la pétanque.
Pour participer à l’ambiance méditerranéenne, une carte de cocktails (à partir de 19 euros) a été élaborée à partir d’ingrédients typiques du sud de la France et d’apéritifs français. On pourra ainsi déguster un 710 à base de pastis rosé, de limonade et de coulis de fruits rouges. Ces bons moment seront accompagnés par la playlist du groupe de bossa nova Nouvelle vague.
Le Méridien Etoile, 81, boulevard Gouvion-Saint-Cyr (17e).
Le plus méridional : les Niçois
[Crédits : Les Niçois]
La pétanque se prononce avec un petit accent méridional et se pratique avec le bruit des cigales qui résonnent dans la tête. Et quoi de mieux, pour évoquer le Sud et sa chaleur, qu’un bar niçois où la carte offre des saveurs marinées à se faire bronzer les papilles ?
Pissaladière, encornets, panisses, anchoïade, pan bagnat et tapenade, arrosés de pastis, rosé et mauresques font très vite oublier la grisaille parisienne. Le décor marie la tomette provençale et un parquet parisien, entre des colonnes de pierre brutes agrémentées de guirlandes lumineuses, façon petite placette de village. Avec, planquée au sous-sol, l’attraction qui confirme son identité sudiste : une piste de pétanque de gazon synthétique gravillonné, taillée au milieu des lattes de bois.
En attendant son tour sur le terrain (après inscription au bar), il reste le baby-foot caché dans un recoin de la cave. Il est plutôt recommandé de réserver une table, notamment le week-end où le brunch niçois (qui enchaîne tartines, confitures, ratatouille, patates douces et caviar d’aubergines) est assez couru. Le dimanche, jusqu’à 23h, l’assiette de grillades est à 5 euros.
Les Niçois, 7, rue Lacharrière (11e).
Le plus populaire : le square des Batignolles
[Crédits : M. Meichler pour Direct Matin]
C’est un véritable repaire pour les habitués, en début d’après-midi, et jusqu’à 21h30 durant les beaux jours. Ici défilent, devant un petit chalet, expérimentés et amateurs de pétanque. Aux abords, c’est une végétation luxuriante qui se déploie : noisetiers de Byzance, féviers d’Amérique, séquoia géant. On trouve là parmi les plus hauts platanes de Paris, qui toisent facilement les 30 m et qui furent plantés il y a plus d’un siècle.
Ce jardin à l’anglaise de 1,6 hectare constitue l’un des cadres les plus singuliers pour les joueurs. A deux pas, des cygnes glissent sur le lac miniature, des enfants s’amusent. Créé par le paysagiste Jean-Charles Alphand à partir de 1862, lors des travaux haussmanniens, ce n’est que lors des trois dernières décennies que le square s’est imposé comme un haut lieu du jeu de boules. Des tournois s’improvisent souvent. Histoire de pimenter l’exercice.
Square des Batignolles, 144 bis, rue Cardinet (17e).
Le plus branché : Chez Bouboule
[Crédits : R. Veillon]
Ce bar-là a installé sa piste de pétanque dans un décor parisien branché. Sans doute inspiré par les cohortes de fins moustachus qui portent marcel et lunettes de soleil le long de la Seine et réinventent le plaisir du sport populaire.
Décoration épurée, design tendance noir et blanc, mobilier en bois, le tableau est brossé. Et dans le garde-manger, des trésors de l’Auvergne, d’où est originaire le propriétaire. Le titre du bistro lui a été inspiré par le surnom de son grand-père, grand amateur de pétanque. Saucisses-aligot, charcuteries et tranches de fromage auvergnates servis sur une planche copieuse (25 euros), omelette au Cantal ou tapenade et sardines pour les mordus de saveurs méditerranéennes.
Ceux que la partie aurait éreintés s’offriront une bonne tranche de viande ou un gros burger maison, en regardant les autres se démener (un filet de sécurité les protège des tirs mal pointés). Un lieu où on peut assumer toute l’année d’aimer un sport du Sud en affichant un look parisien.
Chez Bouboule, 0, avenue Trudaine (9e).