Le mercure commence à grimper à l’approche de l’été. Et le besoin de fraîcheur se fait ressentir. En attendant les vacances, la capitale dispose de tout un réseau de piscines qui devrait répondre à cette envie irrépressible.
Nul besoin d’être un nageur confirmé pour se détendre le week-end ou le soir en semaine dans un bassin. Beaucoup de piscines municipales disposent d’un toit ouvert qui offrent un bain de soleil au bord de l’eau. En marge de ces complexes sportifs, il existe également les bassins privés, qu’on trouve notamment dans les hôtels de luxe qu’il faut connaître. Parmi toutes ces oasis, chacun devrait pouvoir trouver une piscine à son goût.
> La plus mythique : Molitor
© A. Soria
Fermé en 1989, le complexe nautique jouxtant le bois de Boulogne est resté à l’abandon jusqu’en 2012. Deux ans et demi et 80 millions d’euros plus tard, la piscine Molitor a rouvert ses portes lundi dernier.
Si l’Art déco, cher à l’architecte Lucien Pollet, qui avait imaginé le bâtiment en 1929, prédomine, le nouveau Molitor n’en oublie pas pour autant l’époque actuelle. L’architecte d’intérieur Jean-Philippe Nuel a notamment ajouté dans le lobby une Rolls taguée par l’artiste JonOne ainsi qu’une galerie de photos rappelant la période street art du site revisité par les graffeurs durant les années 1990-2000.
Aujourd’hui doté d’un hôtel et d’un restaurant – tous deux cinq étoiles – ainsi que d’un spa haut de gamme, l’établissement est désormais réservé à une poignée de privilégiés. Pour avoir la chance de nager dans ses deux célèbres bassins, l’un d’été de 46 mètres, découvert, et l’autre d’hiver de 33 mètres, couvert – chauffés en permanence à 28 °C – il faudra être client de l’hôtel (à partir de 215 euros la nuit) ou devenir membre du très select club dont le droit d’entrée est fixé à 1.200 euros et la cotisation annuelle à 3.300 euros.
2, avenue de la Porte Molitor (16e).
> La plus somptueuse : Royal Monceau
© DR
C’est un paradis blanc. Les personnes en quête d’espace et de quiétude seront agréablement surprises par l’étrange beauté de ce lieu immaculé de 1 500 m2 imaginé par Philippe Starck.
Il abrite une piscine de 23 mètres de long, la plus grande jamais réalisée dans un palace parisien. Il est aussi possible de se prélasser sur un des confortables sofas situés au bord d’un bassin baigné de lumière provenant du jardin de l’hôtel. Et profiter des multiples soins proposés par le "Spa My Blend by Clarins" (190 euros la journée).
Hammam, laconium et sauna, coaching fitness, soins de la peau, etc. sont autant de prestations qu’offre cet endroit unique en son genre.
Pour ceux qui n’auraient ni l’envie ni le courage de quitter ce cocon réconfortant, rendez-vous sur la terrasse située au-dessus de la piscine pour déguster un des plats gastronomiques concoctés par le chef Laurent André.
Le Royal Monceau – Raffles Paris, 37, avenue Hoche (8e).
> La plus rétro : Pontoise
© D. Lesage / Mairie de Paris
En plein Quartier latin, la piscine Pontoise est une adresse qui compte beaucoup d’habitués, peu disposés à faire connaître ce lieu.
Ici, c’est d’abord le charme qui opère. Construite en 1933 par l’architecte Lucien Pollet (également à l’origine de Molitor, 16e, et Pailleron, 19e) sur l’emplacement de l’ancienne fourrière municipale, elle dispose d’une décoration intérieure des plus agréables et qui rappelle le Paris des années 1930 avec ses cent soixante cabines de déshabillage aux portes bleues et blanches, installées sur deux coursives.
La piscine a également eu son heure de gloire au cinéma : Juliette Binoche y fait ses longueurs dans "Trois couleurs : Bleu" de Krzysztof Kieslowski. C’est aussi dans son bassin qu’en 1936, juste après l’ouverture, le commandant Cousteau effectua des tests sur un scaphandre qui allait révolutionner la plongée.
Mais Pontoise est surtout réputée pour ses horaires élargis. Quand la nuit tombe, la piscine se pare de lumières colorées (et au passage fait grimper son ticket d’entrée de 4,80 euros à 11,10 euros) et ce jusqu’à minuit. Nager dans cette ambiance feutrée en vaut la chandelle.
17, rue de Pontoise (5e).
> La plus balnéaire : Joséphine-Baker
© M.Verhille/Mairie de Paris
Inaugurée en même temps que Paris Plages, cette piscine aux allures de péniche est amarrée sur le quai François-Mauriac, en face de Bercy, à proximité de la Bibliothèque nationale de France.
On vient ici moins pour le bassin, plutôt petit, que pour l’architecture, la vue imprenable sur la Seine et les services proposés. Car sous l’impressionnante verrière, qui s’ouvre une fois les beaux jours venus, les Franciliens peuvent également profiter d’une salle de remise en forme, un sauna, un hammam et une pataugeoire pour les plus jeunes.
En été, ce sont les deux solariums, sur le toit ou sur les quais avec tables et parasols, qui sont pris d’assaut pour préparer ou prolonger les vacances.
Avec ses horaires très tardifs (jusqu’à minuit les mardis et jeudis pendant les congés estivaux, 23h pendant les périodes scolaires), la piscine Joséphine-Baker ravira les couche-tard et ceux qui préfèrent éviter l’affluence pour nager au rythme des lumières des bateaux sur le fleuve.
Quai François-Mauriac (13e).
> La plus aérienne : Novotel Tour Eiffel
© M.Meichler pour Direct Matin
Après une visite de la tour Eiffel, autant rester dans les airs pour se rafraîchir. Depuis des années, le vaste bassin de 15 mètres sur 7 mètres du Novotel Paris Tour Eiffel (perché au 4e étage) accueille des touristes… mais aussi des Parisiens.
Encadrée de baies vitrées donnant sur les quais de la Seine, cette piscine méconnue dépendant du Blue Fitness Eiffel (salle de remise en forme) jouit d’un beau point de vue. D’autant que, dès que la température le permet, le toit s’ouvre. On nage alors avec le ciel au-dessus de la tête et quand le soleil se fait couchant, le cadre promet une détente totale.
Le bassin n’est jamais noir de monde. Et pour cause, les entrées sont limitées à quinze personnes en même temps. En marge de l’eau, on peut profiter des bienfaits d’un sauna après l’effort. Et si le besoin se fait sentir, la salle de remise en forme propose aussi une séance de musculation avec vue sur la Seine grâce aux appareils cardio installés au bord du bassin.
L’accès, en revanche, a son prix. L’abonnement à l’année coûte 785 euros (380 euros le trimestre). Sinon, il existe la possibilité d’acheter un forfait dix entrées (200 euros) à utiliser dans les six mois.