D’après une étude menée par l’application happn, environ 61% des célibataires ont avoué avoir déjà inventé une excuse pour ne pas se rendre à une rencontre avec leur «âme-sœur». Ce «date manqué» s’explique notamment par l’inflation, la hausse des prix et la baisse du pouvoir d’achat des Français.
D’après les chiffres dévoilés par l’INSEE en février 2022, la France compte environ neuf millions de personnes en situation de précarité. Un chiffre qui reste élevé, alors que la hausse des prix et la baisse du pouvoir d’achat des Français n’ont pas joué un rôle d'accélateur pour les personnes cherchant un partenaire.
Malgré le développement de différents sites de rencontres, six célibataires sur 10 ont déjà annulé un «date» par manque de moyens financiers, selon une étude menée par Happn, une application de dating.
«Le quotidien des personnes célibataires consiste à essayer de trouver l’amour. C’est une partie de leur vie qui n’est pas négligeable. Cela nous paraît assez logique qu’avec le contexte actuel il y ait cette angoisse liée au budget, et au fait de faire des rencontres et aux coûts que cela implique», a affirmé Claire Rénier, responsable des tendances pour happn, à CNEWS.
Les rencontres amoureuses, un budget important
«Cela peut également dépasser le dating. Les gens ont une angoisse personnelle quant au pouvoir d’achat, notamment par rapport au fait d’être plus regardant pour dépenser justement, les rencontres en font partie», a-t-elle ajouté.
En moyenne, les célibataires dépensent entre 20 et 40 euros lors de la première rencontre.
«C’est un énorme budget (…) Le fait de rechercher l’amour peut être une vraie charge mentale et un vrai pôle de dépenses. Si on veut vraiment se donner les moyens, on peut passer 3h par jour à choisir qui vaut le coup d’une rencontre et ensuite à investir de l’argent en se disant, peut-être, que ce rendez-vous va donner quelque chose», a expliqué Claire Rénier.
Hormis le manque d’argent, d’autres motifs ont été donnés par les célibataires pour expliquer le choix de rester seul.
«Les célibataires n'étaient plus sûrs de vouloir rencontrer de nouvelles personnes, parce que l’on sortait du Covid et on n’était pas certains de savoir comment «dater» à une époque où on nous dit qu’il faut s’éloigner le plus possible, même des gens que l’on aime», précise Claire Rénier.
«Forcément, le Covid a eu des effets psychologiques et émotionnels. Toutefois, le contexte économique et social a des conséquences très concrètes sur l’annulation des rendez-vous. Maintenant, on pense plus à faire le budget pour le mois», développe-t-elle.
Une rencontre zéro dépense synonyme de radinerie ?
D’autres alternatives s’offrent également pour les personnes célibataires afin de dépenser très peu lors du premier rendez-vous. Celles-ci pourraient consister à faire une visite de musée ou une activité sportive, se réunir pour une balade dans un parc ou encore se rencontrer à l’occasion d’une brocante.
«Les dates en visio sont une très belle alternative. En deuxième lieu, il y a également les rencontres publiques. Les balades en parcs et les visites de musées permettent aussi de nouer quelque chose. Si l’on a des tarifs réduits, les séances de cinéma restent quand même abordables. S’il y a un domaine où il ne faut pas sous-estimer la créativité des gens, c’est bien la rencontre amoureuse», estime la responsable des tendances pour happn.
Contrairement à ce que l’on pense, proposer une rencontre zéro dépense est en effet une idée «originale» et «écolo».
«Dans une rencontre, il faut essayer de décomplexer un maximum. Il y a des choses qui sont très à la mode comme le fait de faire des dates plus écolos. Cela peut être considéré comme étant très sympa et pas du tout radin. Il n’y a pas de honte à avoir et cela n’est pas perçu comme tel», a expliqué Claire Rénier.
«En amour, les gens sont beaucoup plus indulgents que ce que l’on pourrait penser parce qu’à la fin, ils cherchent un partenaire. Il y a moins de jugement et plus de facilité à se sentir à l’aise sur ce sujet-là que si c’était un rendez-vous professionnel», conclu-t-elle.