Face à la crise économique, à la hausse des coûts et aux pénuries, l’industrie du transport se tourne de plus en plus vers l’économie circulaire.
L’industrie du transport adopte l’économie circulaire
L’Observatoire du Véhicule Industriel souligne, dans son bilan du 1er semestre 2022, l’intérêt croissant de l’industrie du transport pour l’économie circulaire, lié aux difficultés d’approvisionnement, à la hausse des coûts et à la transition énergétique, entraînant un recul des ventes de véhicules neufs.
La chute des ventes de véhicules utilitaires légers et lourds
Après une période marquée par le Covid, l’année 2022 s’annonçait prometteuse pour l’industrie du transport, avec des immatriculations françaises estimées entre 45 000 et 50 000 véhicules.
Pourtant, comme le constate l’Observatoire du Véhicule Industriel (OVI) dans son bilan du 1er semestre 2022, les ventes de véhicules utilitaires légers (VUL) et lourds ont baissé, et 8 101 porteurs seulement ont été immatriculés au cours des 5 premiers mois de l’année.
Cette baisse de 14 % par rapport à la même période en 2021 est moins liée à un recul de la demande qu’aux difficultés rencontrées par les fournisseurs pour livrer les véhicules commandés.
Si la vente en ligne de pièces détachées pour poids-lourd se porte bien, on ne peut pas en dire autant du marché de la carrosserie, qui subit les conséquences de la hausse des coûts et des pénuries. Entre janvier et mai 2022, les immatriculations de porteurs, au nombre de 8084, ont baissé de 14 % par rapport à 2021.
Ce recul impacte tous les segments, que ce soit celui des bennes et BTP avec une baisse de 11 %, des véhicules frigorifiques avec une chute de 39 % de leur moyenne à 5 ans, ou des fourgons qui, avec seulement 918 véhicules immatriculés, atteignent leur niveau le plus bas depuis plus de 20 ans.
L’économie circulaire, une solution à la crise économique et environnementale ?
Parmi les principales préoccupations figurent les délais de livraison qui se sont considérablement allongés. Ils étaient en moyenne de 339 jours en décembre, et atteignaient 359 jours en juin, ce qui représente presque un an de délai entre la commande et la livraison.
Or, comme le rappelle l’Observatoire du Véhicule Industriel, les prix d’achat des véhicules neufs sont indexés sur les prix des composants, ces derniers étant susceptible d’augmenter de façon conséquente entre le moment de la commande et celui de la facturation sur le compte des professionnels.
La transition énergétique incite également l’industrie du transport à se tourner de plus en plus vers l’économie circulaire pour réduire son empreinte carbone. L’Etat soutient notamment la pratique du « rétrofit », qui consiste à remplacer le moteur thermique d’un véhicule par un moteur électrique, sans avoir à acheter un véhicule électrique neuf.
Au cours des 12 derniers mois, 383 631 véhicules utilitaires légers ont été immatriculés en France, soit une baisse de 19 % sur un an, malgré une reprise en 2021. Les ventes de véhicules 3,5 tonnes neufs sont également en recul, avec 114 948 immatriculations au cours des 4 premiers mois de l’année, ce qui correspond à une baisse de 5,6 % sur un an. En comptabilisant les immatriculations sur 12 mois glissants, la baisse atteint 8,2 % sur 5 ans.
Face à ces évolutions, certains constructeurs s’adaptent, à l’instar d’Iveco qui a décidé de prolonger d’une année les contrats d’entretien des véhicules arrivant à leur terme, tout en augmentant les ventes de véhicules d’occasion.
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