Le modèle du youtubeur en chair et en os est-il devenu ringard ? En Asie et aux Etats-Unis, la tendance actuelle est aux Vtubers, ces créateurs de contenus qui utilisent un avatar virtuel pour se mettre en scène.
Ils s'appellent CodeMiko, Gawr Gura, Kizuna AI, Amelia Watson, Inugami Korone ou encore Usada Pekora et appartiennent à la catégorie de Vtubers. Une contraction des mots Virtual et Youtubers. Ces personnages créés de toutes pièces fédèrent déjà de 500.000 à 2,5 millions de followers. Des chiffres encore loin des vedettes physiques de YouTube et Twitch mais qui ont grimpé en flèche en moins d'un an, au point que de véritables labels fédèrent leurs propres Vtubers.
A l'heure où les Idoles (c'est jeunes femmes stars de la K-pop et de la J-pop) se virtualisent en Asie, les streameurs et surtout les streameuses optent eux aussi pour ce type de technologie. L'idée est ici de miser sur un personnage inspiré de la culture manga et manhwa (manga coréen) et de le mettre en avant, tout en s'assurant une forme d'anonymisation. CodeMiko s'insère dans cette mouvance. La jeune femme qui l'anime n'a pas révélé son identité et se fait appeler Technician. Toutefois, elle a montré son visage fin décembre dernier.
Comptant plus de 555.000 abonnés à sa chaîne Twitch, CodeMiko est devenue l'une des streameuses vedettes chez les gamers. Une valeur montante portée surtout par le partie pris qu'elle a choisi, puisqu'un avatar virtuel occupe sa place en live.
Basée aux Etats-Unis, CodeMiko cartonne principalement auprès du public américain et anglophone, mais ses statistiques Twitch démontrent qu'elle est également suivie aux quatre coins de la planète, y compris en France où plusieurs forums et sites internet commencent à s'intéresser à son succès.
La tendance grandissante du Vtubing
Au Japon, le phénomène est encore plus prononcé et ne date pas d'hier. Depuis 2016, le Vtubing fonctionne à plein tube. Gawr Gura (2,5 millions d'abonnés), Inugami Korone (1,5 millions) ou encore Amelia Watson (1,1 million) notamment cartonnent moins d'un an après avoir créé leurs chaînes respectives. On y parle jeux vidéo autour de tests loufoques ou de contenus délirants, bien souvant accompagnés de chansons J-pop bien placées.
Et les fans répondent présents. A tel point que le label japonais Hololive met en avant toute une troupe de Vtubeuses qui rapportent gros. Car aux revenus générés par les publicités et l'affiliation à certaines marques, les Vtubers vendent certains services supplémentaires. A commencer par le fait de citer en direct les messages envoyés par certains abonnés, qui acceptent de se délester de quelques euros.
En France aussi, le Vtubers font leurs débuts, mais les audiences restent encore timides. On peut ainsi découvrir Ponoki Chan (3.000 abonnées) et Angel Vayuu (3.100 abonnés), toutes deux branchées autour de la culture japonaise avec des contenus tournés souvent vers l'humour.