Nintendo commercialisera vendredi 3 mars sa Switch. Une machine hybride, qui sert aussi bien de plate-forme pour jouer dans son salon que de tablette pour s’amuser partout. Voici nos impressions, en avant-première, après une semaine en compagnie des jeux Zelda : Breath of the Wild et Super Bomberman R.
Soulignons d'abord qu'avec ce nouveau challenger, Nintendo compte bien remonter sur le ring pour en découdre avec Sony et Microsoft, avec un double argument : «Une console de salon, que l’on peut emporter partout.» Car la Switch entend répondre à la question de la mobilité, à l’heure où la moitié des joueurs français déclarent s’adonner à des jeux sur smartphones, selon le SELL (Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs).
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Loin d’égaler la puissance graphique des PS4 et Xbox One, la Switch compte séduire un public plus large, sans oublier les gamers et les fans de la première heure de Nintendo, comme en témoigne Zelda : Breath of the Wild. Enfin, l’ambition d’ouverture dont témoigne la Switch porte aussi en elle l’avenir de la firme japonaise. Son arrivée doit en effet faire oublier l’échec cuisant de la Wii U, sortie en 2012. Vendue à seulement 13 millions d’exemplaires dans le monde, cette dernière était loin d’égaler le succès de la Wii et ses 100 millions d’unités écoulées.
Une tablette à l'écran flatteur... mais pas en Full HD
Le cœur de la machine se présente comme une tablette dotée d’un écran de 6,2 pouces. La résolution est en HD (720 p) mais pas en Full HD (1080 p). Toutefois, la définition est tout à fait respectable et la finesse des graphismes est préservée, voire même très flatteuse. Nous avons par exemple pu tester le nouveau Zelda Breath of the Wild, qui profite aussi d'une fluidité sans faille. Lorsqu'on bascule en mode console de salon (en glissant simplement la machine dans son dock), l'image est upgradée sur le téléviseur. Ainsi, un jeu peut s'afficher jusqu'en Full HD (1080 p), souligne Nintendo.
Un basculement ultra-rapide d'un écran à l'autre
Nous avons pu relever qu'à l’usage, il s’avère très facile de switcher vers le mode télé et vice-versa. La bascule entre les deux écrans s’opérant en moins de deux secondes quand on veut jouer sur la TV, voire moins d'une seconde lorsqu'on retire la Switch de son socle pour en profiter en mode tablette. Sur ce point, on ne peut que saluer le pari relevé de Nintendo, qui offre à la fois une simplicité dans les usages et une interface qui n'oblige pas à passer par divers menus pour embarquer ou ranger la console.
Une autonomie variable selon les jeux
Lors de notre test, nous avons également éprouvé son endurance. En mode tablette, Nintendo promettait de pouvoir jouer au moins trois heures à Zelda, voire jusqu'à six heures et trente minutes pour des jeux vidéo moins gourmands. Dans les faits, le résultat a dépassé nos attentes. Puisqu'il nous a été possible de jouer jusqu'à trois heures et quinze minutes au Zelda et quatre heures et cinquante minutes pour Bomberman. Nous n'avons toutefois pas pu accéder à d'autres jeux (moins ambitieux sur le plan technique), pour vérifier si les six heures trente sont atteintes.
Côté recharge, comptez environ trois bonnes heures pour regagner 100 % de batterie, dans le cas où celle-ci serait complètement à plat.
Des JoyCon prometteurs
Nintendo avait fait de la reconnaissance de mouvement son argument de vente pour la Wii. Le succès commercial aidant, la firme japonaise réemploie cette technologie en la mariant avec deux petits pads, qui peuvent être couplés pour former aussi une manette classique. Si leur taille peut paraître petites pour des mains d'adulte, on s'y fait très rapidement, malgré des boutons également petits.
Toutefois, les JoyCon s'adaptent aussi à la contrainte nomade de la console. Dans son mode portable, ils peuvent d'ailleurs être retirés de la tablette pour être divisés en deux et permettre à deux joueurs de partager une partie sur un même écran. On peut même y adjoindre un petit adaptateur qui permet de mieux accéder aux boutons L et R, placés sur leur tranche intérieure.
Un aspect modulaire très plaisant, renforcé par la présence d'un accéléromètre pour détecter les mouvements de manière précise. Nous avons eu toutefois quelques découvenues pour résoudre certaines énigmes de Zelda, basées sur ce système. Il fallait alors poser les JoyCon bien à plat avant d'activer le défi proposé par le jeu, pour retrouver une reconnaissance précise de nos gestes.
Enfin, un système de «vibrations HD» est inclus dans ces minipads et il s'avère diablement prometteur, puisque les vibrations sont plus fines et précises que sur les pads de la concurrence. Reste à connaître tous les usages qu'en feront les studios de développement, en croisant les doigts pour que ces fontionnalités ne restent pas des gadgets pour trois jeux.
Conclusion
Au final, la Nintendo Switch possède de nombreuses qualités que les joueurs attendaient ou espéraient déjà à l'époque de la Wii U. Sauf que la nouvelle machine de Nintendo assume pleinement son concept, là où sa grande sœur ne faisait que l'effleurer. En phase avec son temps, la Switch est sans doute la meilleure arme que la firme japonaise pouvait dégaîner face à la course à la surpuissance qui guide désormais Sony pour ses PlayStation et Microsoft pour ses Xbox. Surtout, Nintendo pourrait se réconcilier avec ses vieux fans et les gamers trentenaires, dont le style de vie les éloigne souvent de leur téléviseur. Sans oublier les jeunes joueurs, qui retrouveront des jeux pensés aussi pour eux et les casual gamers, friands d'expériences conviviales.
Switch, Nintendo, 299 euros.