En matière de jeux vidéo, Microsoft n'entend pas se laisser distancer par Sony. Nous avons rencontré le directeur général de la division grand public de Microsoft France, Marc Jalabert, pour faire le point sur le Noël de la Xbox One et son avenir.
Microsoft pourrait-il envisager de tenir une conférence mondiale en France comme celle de Sony lors de la Paris Games Week ?
Marc Jalabert : Je ne peux pas donner de réponse pour l'instant. La Paris Games Week (PGW) a pris une nouvelle dimension cette année. Il y a eu de très beaux stands et le salon a dépassé la barre des 300 000 visiteurs. La PGW est aussi idéalement positionnée pour Noël. Nous militons pour avoir une présence encore plus forte. Cette année nous avions 400 consoles sur notre stand pour jouer à des jeux. C'est également positif que Sony se positionne plus fortement, c'est un message porteur pour l'industrie du jeu vidéo.
Autre enjeu attendu en 2016 : la réalité virtuelle. Sony, Valve-HTC et Oculus ont déjà fourbi leurs armes. Comment comptez vous réagir ?
Si nous avons déjà des accords avec Oculus, nous avons aussi notre casque de réalité augmentée Hololens. Cette technologie nous amène un pas plus loin, puisque le joueur n'est pas coupé de la réalité. Le 6 octobre dernier nous avions montrer le jeu project XRay. Celui-ci témoigne des possibilités interactives du Hololens. Il fonctionne de manière autonome et se dirige avec la voix et le corps, sans besoin de manettes ou d'objets spéciaux.
Pour l'heure, nous sommes à l'étape du développement, puisque le kit destiné aux producteurs de contenus va être bientôt disponible. Des usages B to B (interentreprises) sont aussi envisagés. Les professionnels pourront travailler sur des objets virtuels afin de les concevoir en réalité augmentée avant leur mise en production. Le potentiel est extraordinaire !
Nous allons aussi développer de nouveaux usages pour accompagner la Xbox One. On peut par exemple imaginer un développement de Skype dans le milieu du multijoueur online, en utilisant le système de traduction automatique dans une langue étrangère pour jouer et discuter avec n'importe qui sur la planète.
La Xbox One aborde cette fin d'année avec de nombreuses exclusivités. La console a-t-elle les moyens de rattraper son retard sur la PS4 de Sony, actuellement plus vendue ?
De l'histoire de la Xbox, nous n'avons jamais eu un line-up de fin d'année avec autant de très grands jeux exclusifs, comme Forza 6, Halo 5, Rise of the Tomb Raider. Sans faire l'impasse sur les autres gros titres multi-plateforme, à l'instar de Call of Duty Black Ops III, Star Wars Battlefront... C'est unique !
Nous lançons également une nouvelle manette : la Xbox One Elite. C'est un plus pour les joueurs exigeants qui vous pouvoir tout customiser, avec un niveau de finition inégalé et des boutons entièrement programmables. Tout ceci s'inscrit dans notre volonté de satisfaire les core gamers. En outre, dès le 12 novembre nous lançons la rétro-compatibilité de la Xbox One avec les jeux Xbox 360. Le streaming PC-Xbox One est également disponible grâce à Windows 10.
Microsoft mise aussi sur l'e-sport, c'est désormais une discipline incontournable ?
On constate aujourd'hui que des compétitions PC et consoles génèrent des audiences considérables, avec parfois plus de 500 000 viewers en live agrégés. En France, on estime qu'il y a 4,5 millions de joueurs qui vont regarder de l'e-sport comme on regarde du foot. Il y a donc une accélération de ce domaine et les grands médias s'y intéressent. L'e-sport sur console a, dès le début, été sur Xbox. Halo 5 a d'ailleurs été conçu pour l'e-sport. En France, en lançant la compétition Xbox Elite Series, nous sommes en phase avec les joueurs de l'Hexagone. Ce dernier est reconnu dans le monde entier comme un pays qui participe à des tournois avec autant de ferveur que dans un concert de rock. On espère donc y voir émerger des talents.