De plus en plus de femmes, principalement en Amérique du Nord, se définissent comme des « cannamoms », littéralement « Maman-Cannabis ». Un phénomène qui n’est pas nouveau mais qui s’amplifie chaque année.
Dans son livre Weed Mom : The Canna-Curious Woman’s Guide to Healthier Relaxation, Happier Parenting, and Chilling TF Out paru en 2020, Danielle Simone Brand, journaliste américaine et mère de deux enfants, explique que le cannabis l’aide à ne pas être submergée par la charge mentale liée à son rôle de parent. Cette consommation la rend plus patiente et disponible pour ses enfants : « Le cannabis aide à ralentir suffisamment pour prendre soin de ses enfants le soir ».
Le phénomène ne date pas d’hier. Heather McIlvaine-Newsad, professeur d’anthropologie à l’université Western Illinois, observe, dès 2018, la multiplication de groupe Facebook sur la parentalité et le cannabis. Certains de ces groupes cumulent alors plusieurs milliers de membres. La légalisation du cannabis dans de nombreux états américains, ainsi que sur l’ensemble du territoire canadien, a permis de considérablement augmenter l’accès à cette substance chez les adultes, multipliant ainsi le nombre de consommateurs.
« L’erreur est de penser qu’on fume pour se défoncer »
Latrese Thomas, mère afro-américaine de 3 enfants, confie à la BBC - reprise dans Courrier International - qu’elle consomme du cannabis « de la même façon que d’autres boivent du vin ». De plus, dans un contexte de tensions raciales affectants la communauté noire, le cannabis l’aide à « contrôler son anxiété en tant que maman d’enfants noirs. »
D’autres femmes expliquent que le cannabis les a aidés à surmonter le stress lié à la crise sanitaire. « Tu dois vivre avec des adolescents pour qui le monde s’est complètement écroulé. Vous êtes confinés dans un petit espace pour une plus grande durée que prévu », confiait Barinda Rasode, ancienne employée municipale devenue PDG d’un centre médical spécialisé dans le cannabis.
Les bienfaits de la micro-dose pas encore certains
Toutes ces cannamoms affirment ne prendre qu’une infime quantité de cannabis. Cependant, aucune étude scientifique n’a prouvé l’absence de risque sur la santé des consommateurs à moyen ou long terme. Une chose est sûre, le cannabis, même consommé en micro-dose, peut nuire à la concentration et perturber certaines fonctions motrices.
Un mouvement en voie d’acceptation
Quand bien même, cette pratique tend au fil du temps à être socialement acceptée. Les cannamoms sont toujours confrontées à une réprobation du plus grand nombre :
« Il est socialement acceptable pour une mère de dire ‘Maman a besoin d’un petit verre de vin’, mais il n’est toujours pas acceptable de dire ‘Maman a besoin d’une micro-dose de cannabis », expliquait Latrese Thomas.
Avec l’arrivée des nouvelles générations (Génération Z et Millenials), les mentalités semblent évoluer. Ces enfants ont vu leurs parents, et pour certains leurs grands-parents, consommer du cannabis. Avec le temps, on peut imaginer que cette pratique ne soit plus du tout tabou et qu’elle entre dans les mœurs de nos sociétés.