Dans le Var, tout le monde connaît la légende de l'ermite du Rocher de Roquebrune-sur-Argens. Elle raconte l'histoire, bien réelle, du Frère Antoine, un moine cistercien qui a vécu reclus dans une grotte pendant plus de 50 ans. Le vieil homme s'est éteint ce vendredi 22 octobre, à l'âge de 98 ans.
Il avait investi les lieux en 1966 après avoir souffert de la vie au monastère, régie par des règles dont il «ne comprenait pas la raison d'être». Le Frère Antoine avait aussi connu la prison pour désertion, à cause d'une erreur de transcription dans ses documents militaires. «J'étais tordu, j'ai cherché un endroit aussi tordu que moi», résumait-il auprès de Nice-Matin, en 2016. Sans eau ni électricité, Frère le moine passait ses journées à méditer, à prier, mais aussi à écrire des livres et des chansons.
Spiritualité et philosophie
Né en 1923 à Cuillé (Mayenne), Louis Chauvel, de son vrai nom, échangeait volontiers avec les randonneurs de passage. Selon Var-Matin, ces derniers étaient accueillis par un panneau indiquant : «La grotte de Frère Antoine n'est pas une curiosité touristique mais un lieu de rencontre fraternelle». Dans son antre, les discussions tournaient souvent autour de la spiritualité et de la philosophie. Le moine était proche des traditions chrétiennes mais aussi hindoues, rencontrées lors de plusieurs voyages en Inde, au cours de sa jeunesse.
Sa vie d'ermite a pris fin le 15 octobre 2017. Après 51 ans passés dans sa grotte, Frère Antoine, déjà nonagénaire, a malheureusement fait une mauvaise chute. Admis dans une maison de retraite ces dernières années, il a finalement terminé sa vie dans une commune drômoise dont le nom sonne comme une évidence : Dieulefit.