Un étudiant britannique de 24 ans a été arrêté en possession d'ouvrages suprémacistes blancs, nazis et néonazis. Il détenait également un manuel d'instruction pour fabriquer une bombe. Le juge a souhaité qu'il revoit ses lectures.
Reconnu coupable lors d'une audience au tribunal le 11 août dernier, le jeune étudiant en criminologie a écopé de vingt-quatre mois de sursis. Mais s'il veut réellement éviter la prison, il devra lire des classiques de la littérature anglaise. C'est la condition posée par Timothy Spencer, le juge chargé du dossier. Ce dernier parle des faits reprochés à l'étudiant (pourtant passibles d'une peine d'emprisonnement maximale de 15 ans) comme d'un «incident isolé» et d'une «erreur de jeunesse».
Jane Austen, William Shakespeare, Thomas Hardy ou encore Charles Dickens seront donc au programme des lectures du jeune homme, rapporte le quotidien régional anglais Leicester Mercury qui a assisté à l'audience. Pour être sûr qu'il tiendra son engagement, le juge Spencer lui a fixé une échéance : «Le 4 janvier [date de la prochaine audience] vous me direz ce que vous avez lu et je vous testerai dessus. Si je pense que vous me mentez [...] vous savez ce qui se passera».
Un profil inquiétant
Alors qu'il n'avait que 18 ans, les autorités avaient déjà identifié chez le jeune homme un potentiel risque terroriste. Malgré les mises en garde, il avait continué à télécharger des documents liés aux néonazis et avait écrit une lettre insultante à l'égard des homosexuels et des immigrés.
«Il possédait du matériel nazi et antisémite qui indiquait une fascination et une croyance en une idéologie suprémaciste blanche, ainsi qu’un soutien à un groupe sataniste extrême qui préoccupe de plus en plus les forces de l’ordre», a détaillé auprès du Leicester Mercury l'inspecteur James Manning, chargé de lutte contre le terrorisme.
«Le matériel terroriste qu’il avait en sa possession est extrêmement dangereux, il l’a acquis pour faire avancer son idéologie. Cela indique la menace que lui et d’autres adeptes de cette idéologie haineuse font peser sur la sécurité nationale», a conclu le policier.