Un patient gravement malade du Pas-de-Calais a sauvé récemment la vie de son ambulancier, alors que celui-ci le conduisait à l'hôpital pour des examens, a-t-on appris mercredi de source hospitalière, confirmant une information de la Voix du Nord.
Cet habitant de Berck-sur-mer (Pas-de-Calais) s'est rendu compte que son ambulancier, qui l'emmenait à Lille, le 11 avril, présentait les "symptômes d'une pathologie" et à donc décidé de prendre le volant pour l'emmener à l'hôpital le plus proche, celui de Lens, a indiqué à l'AFP un cadre de cet hôpital.
Christian Nayet, 60 ans, souffre d'un cancer à un stade avancé, selon le quotidien nordiste, auquel il a rapporté s'être rendu compte en plein trajet que son ambulancier était en train de faire une crise cardiaque.
L'habitant de Berck, craignant que le Samu ne mettre trop de temps à arriver, s'est, selon son témoignage rapporté par la Voix du Nord, adressé à l'ambulancier.
"Je lui ai dit : +Donne-moi tes clés, fais-moi confiance. Ma vie n'est pas en danger, mais la tienne, oui ! On va rouler vite. Mon scanner peut attendre. Dans dix minutes, t'es sorti d'affaire.+ Je n'arrivais pas à trouver la sirène, j'ai mis les phares et je lui ai dit de passer son bras par la fenêtre pour que les voitures nous laissent passer".
"Il a entré le véhicule dans le sas des ambulances comme l'aurait fait n'importe-quel ambulancier", a raconté à l'AFP Frédéric Allienne, cadre de santé au service des urgences de l'hôpital de Lens.
"Le patient a donné les bonnes informations, a eu les bons réflexes, ce qui a permis une prise en charge rapide de l'ambulancier" sur le "plateau technique de cardiologie", poursuit-il, admiratif.
L'ambulancier a été tout de suite admis dans le secteur des "urgences vitales, à prendre en charge médicalement en moins de cinq minutes", selon le cadre de l'hôpital.
Auparavant, M. Nayet avait administré à l'ambulancier un anti-coagulant qu'il avait sur lui, pour fluidifier son sang et favoriser ainsi une meilleure circulation sanguine.
Sans cette intervention, l'ambulancier "serait peut-être décédé", estime M. Allienne.
Le patient, qui est atteint d'une pathologie lourde, mais "ne nécessitait pas une prise en charge urgente", a pris une autre ambulance pour se rendre à son hôpital à Lille et y subir les examens prévus.