Avec les beaux jours, l’univers urbain parisien, bouillonnant et pollué, devient parfois difficile à supporter. Pour respirer, c'est sur les rooftops, toits-terrasses perchés au sommet de bâtiments divers, que l’on s’aère le mieux l’esprit. D’abord apparus à Manhattan, ces spots ont essaimé à Paris. On y vient pour bronzer, boire des verres ou dîner en observant le soleil lentement décliner.
Le plus industriel : le Perchoir de l'est
Installé sur le toit de la gare de l’Est, au pied de la rosace Eiffel, Le Perchoir rouvre les portes de son rooftop de 400 m2 pour la saison estivale. Entourés d’un côté par la statue de Verdun et de l’autre par une femme de pierre, les clients découvriront une décoration à la fois industrielle et végétale avec ses verrières et ses plantes.
Alors que les voyageurs se précipitent sur leur quai, le Perchoir propose à ceux qui n’ont aucun train à prendre une belle parenthèse romantique et décontractée. Parsemée d’arches fleuries, la terrasse accueille un grand bar, la nouvelle carte de Paul Boudier, un cuisinier aux talents reconnus, et la sélection musicale éclectique de Karl Planck pour profiter de la vue en ayant tous les sens en éveil.
©Là-haut
Le Perchoir de l’Est, ouverture le 8 juin, place du 11 novembre 1918, rue du 8 mai 1845 (10e).
Le plus dépaysant : Mama Shelter
[© F. Amiand]
Dominé par le ciel couleur azur, customisé de canisses en bois, de plantes vertes, de parasols diaprés, de coussins graphiques ou aux couleurs pastel, le rooftop du Mama Shelter se veut dépaysant. L’hôtel, situé juste en face de la Flèche d’or, ouvert en 2008 et dessiné par l’architecte Roland Castro, aime à cultiver un esprit bohème lorsque les beaux jours arrivent. Sur la terrasse, on peut ainsi venir dîner (pour 49 euros), boire un verre mais aussi prendre un bain de soleil, disputer une partie de ping-pong ou de baby-foot entre amis. Réservé aux clients de l’établissement en journée, l’endroit est privatisable par des groupes en soirée.
Mama Shelter, 109, rue de Bagnolet (20e).
Le plus huppé : la piscine Molitor
[© F. Baron-Morin]
Avec ses chaises colorées, son exposition idéalement ensoleillée et sa vue qui embrasse la tour Eiffel, elle demeure l’une des valeurs sûres pour prendre de la hauteur. Rouverte il y a deux ans après avoir été le repaire VIP des nageurs parisiens de 1929 à 1989, la piscine Molitor peut s’enorgueillir d’un rooftop fleuri et élégant, d’où l’on peut voir habitués et vacanciers bronzer sur les transats ou dans l’eau. La carte mixe gambas sauvages, brochettes de volailles, et salades veggies (entre 20 et 30 euros). Côté boissons, on peut s’y désaltérer d’une bière fraîche ou d’un verre de vin rouge mais ce sont les cocktails (12 à 20 euros) qui incarnent l’esprit chic de l’endroit : un surprenant Spritz-rosé côtoie des créations plus fruitées et exotiques.
Piscine Molitor, 2, avenue de la Porte-Molitor (16e).
Le plus panoramique : le Balcon
[© M. Fidjili]
Le Balcon, restaurant juché au sixième étage de la Philharmonie, la salle de spectacle à l’acoustique taillée pour accueillir les plus grands virtuoses, n’a ouvert qu’en septembre dernier. Son balcon panoramique domine la capitale et forme un écrin où viennent se détendre les spectateurs, en sirotant un cocktail maison (15 euros). Mariage vodka, champagne, citron vert et gingembre ou accord rhum Blanc Havana, sirop de sucre de canne, menthe et bitter cacao, ils s’accompagnent d’en-cas de bistronomie de qualité (20 euros environ) : charcuteries ibériques, fromages goûteux, légumes marinés… Ou de plats, comme une entrecôte grillée, bourride de sandre & rascasse ou encore lumache rigate (pâtes) aux lentilles.
Aux fauteuils très couture de la salle, habillés de tissus aux couleurs feuilles d’automne, l’architecte Frédéric Druot a préféré un décor extérieur plus épuré, composé de transats et de tables hautes de métal et bois clair. Un spot décontracté, boosté certains soirs par la présence d’un DJ. Du 30 juin au 8 juillet 2018, le Balcon fête l'été avec la neuvième édition du Festival Days Off. Au menu ? David Byrne, Nils Frahm ou encore MGMT.
Le Balcon, 221, avenue Jean-Jaurès (19e).
Le plus romantique : L’Oiseau Blanc
[©DR]
C’est au sixième étage de l’hôtel Péninsula, une adresse huppée, que les équipes de L’Oiseau Blanc reçoivent à déjeuner (57 euros) et dîner (109 euros). Sidney Redel, le chef qui officie, mixe tradition française et audace contemporaine. Pour l’été, ceux qui recherchent les rayons du soleil peuvent savourer ses créations sur la terrasse extérieure – tables en bois mat et fauteuils anthracite confortables – d’où l’on observe autant le Sacré-Cœur que la Tour Eiffel ou Notre-Dame. Romantique.