Les ministres de l'Intérieur de cinq pays européens, dont la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, se sont entendus mardi à Londres pour mieux lutter contre les réseaux de passeurs de migrants, également objet d'un plan bilatéral signé la veille entre Londres et Berlin.
Un travail conjoint. Réunis à Londres ce mardi, les ministres de l'Intérieur de la France, du Royaume-Uni, de l'Allemagne, de la Belgique et des Pays-Bas ont paraphé un nouvel accord permettant de coopérer davantage contre l'immigration irrégulière.
A l'issue de cette réunion du «groupe de Calais», les ministres se sont engagés sur cinq actions prioritaires pour 2025 afin de tenter de contenir les traversées clandestines de la Manche vers le Royaume-Uni.
Ces dispositions consisteront à organiser des campagnes de sensibilisation dans les pays de départ pour dissuader les candidats à l'émigration, cibler conjointement les réseaux d'approvisionnement des passeurs en matériel, s'attaquer au financement de ces réseaux, lutter contre leur utilisation des réseaux sociaux pour attirer les migrants et enfin renforcer leur coopération opérationnelle sur le terrain, en impliquant d'autres partenaires, comme Frontex.
Un contexte particulier
Cette réunion est intervenue au moment où plusieurs pays européens, dont le Royaume-Uni et l'Allemagne, ont suspendu l'examen des demandes d'asile de ressortissants syriens, dans la foulée de la chute du président Bachar al-Assad.
A la veille de cette réunion, à laquelle étaient également présents des représentants de la Commission européenne et des agences Frontex et Europol, Londres et Berlin ont signé un plan d'action conjoint pour lutter contre les réseaux de passeurs.
Cet accord «augmentera notre capacité à coopérer» et «nous serons en mesure de désorganiser davantage de bandes criminelles organisées», a affirmé sur Sky News la secrétaire d'État à la sécurité des frontières et à l'asile, Angela Eagle.
Le Home Office a affirmé que l'Allemagne avait «l'intention de clarifier sa législation» pour s'assurer que les personnes qui aident à l'organisation des traversées de migrants vers le Royaume-Uni puissent être poursuivies en justice, notamment celles qui sont impliquées dans la fourniture et le stockage des canots pneumatiques et moteurs.
Près de 34.000 personnes sont arrivées depuis janvier au Royaume-Uni en traversant la Manche sur des canots de fortune, et au moins 70 personnes y ont trouvé la mort en 2024, année la plus meurtrière.
Le Premier ministre travailliste Keir Starmer, arrivé au pouvoir en juillet, s'est engagé à faire baisser l'immigration, régulière comme irrégulière, fustigeant «l'échec» de ses prédécesseurs conservateurs en la matière.