Emmanuel Macron a dit mercredi en Conseil des ministres que le "socle" de partis qui soutenait l'exécutif de Michel Barnier, réunissant le camp présidentiel et la droite, n'avait pu "en l'état" être élargi, a rapporté la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.
Le président a "insisté sur le fait qu'il n'y avait pas actuellement de socle plus large que celui qui est en place aujourd'hui. Et qu’il restait donc désormais à savoir si certains étaient prêts à élargir ce socle ou à s'accorder sur un principe de "non censure", a-t-elle déclaré à la presse alors que des discussions sont engagées avec les socialistes, les communistes et les écologistes.
Le projet de "loi spéciale" pour assurer la continuité de l'Etat à partir de janvier, faute de budget 2025, a été présenté mercredi en conseil des ministres, a indiqué la porte-parole du gouvernement démissionnaire Maud Bregeon. Ce projet de loi, qui sera examiné lundi à l'Assemblée puis le 18 décembre au Sénat, vise principalement à autoriser le gouvernement à lever les impôts et dépenser les crédits sur la base du budget pour l'année en cours.
Accusé par Jean-Luc Mélenchon de «détruire» le Nouveau Front populaire en ayant participé aux discussions à l'Elysée mardi, Olivier Faure a renvoyé la balle au leader du LFI qui «affaiblit le collectif» par sa «politique de la chaise vide».
«Dans une coalition, on ne passe pas sa vie à menacer, à vitupérer, on cherche au contraire à concilier les points de vue», a-t-il argumenté.
Invité de Franceinfo, le coordinateur national de LFI Manuel Bompard a prévenu que son groupe censurera François Bayrou si celui-ci est nommé Premier ministre.
Alors que François Bayrou est de plus en plus cité pour être nommé à Matignon, le patron des socialistes Olivier Faure s'est opposé à cette hypothèse. Le Premier secrétaire du PS a jugé que le président du MoDem incarnerait une «continuité du macronisme». «Le Premier ministre ne peut pas être François Bayrou», a-t-il considéré.
«Vous ne dirigez pas un pays qu'avec du législatif» assure David Lisnard, maire de Cannes, dans #LaGrandeInterview pic.twitter.com/t5c9YKoyZe
— CNEWS (@CNEWS) December 11, 2024
Le président de l’UDR Eric Ciotti a critiqué ce merdredi les consultations à l’Élysée entre Emmanuel Macron et les différences politiques, auxquels il n’a pas été convié. Le député des Alpes-Maritimes a prédit que ses adversaires «seront balayés dans les urnes» pour avoir participé à un «spectacle lamentable».
Gouvernement d’intérêt général : "Ce spectacle lamentable à l'Élysée, ils seront balayés par les urnes"@eciotti dans #RTLMatin avec @ThomasSotto pic.twitter.com/aMZeApdYmy
— RTL France (@RTLFrance) December 11, 2024
Invitée sur France 2 ce mercredi, Marine Le Pen est revenu sur sa non-invitation aux consultations des forces politiques ce mardi à l'Elysée. La présidente des députés RN a considéré qu'elle «n'avait rien à y faire».
Cette dernière a souhaité que ses «11 millions d'électeurs soient respectés» et que le chef de l'Etat nomme un «Premier ministre qui parlera à l'ensemble des forces politiques».
Ce que nous souhaitons, c'est que les onze millions d'électeurs du Rassemblement national soient respectés et entendus.
Nous sommes le premier groupe à l'Assemblée nationale, il est normal que les aspirations de nos électeurs soient prises en compte. pic.twitter.com/GMjN2JTyCm— Marine Le Pen (@MLP_officiel) December 11, 2024
Emmanuel Macron a promis de nommer d'ici jeudi, et potentiellement dès mercredi, le successeur de Michel Barnier à Matignon, qui sera chargé de négocier a minima un accord pour éviter la censure.
Au lendemain d'une réunion inédite autour du président des chefs de parti hors LFI et RN, Michel Barnier et son gouvernement se retrouvent mercredi matin une dernière fois à l'Elysée - fait rarissime pour une équipe démissionnaire.