Pour la première fois, plusieurs images de l'intérieur de Notre-Dame de Paris ont été dévoilées, vendredi 29 novembre, pendant la visite du chef de l'État. À quelques jours de la réouverture de la cathédrale, les images laissent présager la beauté de l'édifice restauré.
«Qui aurait pu croire qu’on arriverait à un tel résultat ?» Sur le plateau de France 2, la question de l'architecte Mathieu Lours, spécialiste des architectures religieuses, reste sans réponse. Après cinq ans de travaux, la cathédrale Notre-Dame de Paris dévoile son intérieur à la télévision, ce vendredi 29 novembre, à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron dans l’édifice.
Les voûtes
Les voûtes ont constitué la priorité du chantier. Lors de l'incendie du 15 avril 2019, celle de la croisée du transept, qui supporte tout l'édifice, avait été complètement effondrée. C'est sous cette voûte que la statue de la Vierge à l'Enfant avait été retrouvée indemne.
L'autel
Avec ses 800 kg, l'autel en bois en impose. Conçu par Guillaume Bardet, designer du mobilier de la cathédrale, il ressemble à une voûte inversée. Mgr Ulrich s'est dit «frappé par ce volume» qui image «une alliance entre la terre et le ciel». Guillaume Bardet a également réalisé les chaises en bois, le ciboire, ou encore le tabernacle. Autant d'objets liturgiques qui ont été créés selon un design moderne.
Les vitraux
Nettoyés un à un, les vitraux ont retrouvé leurs couleurs d'antan. La restauration de ces immenses panneaux de verre a été rendue possible grâce au travail minutieux des pompiers, qui ont permis leur préservation lors de l'incendie.
La charpente
Près de 1.400 arbres venus de toute la France et choisis un par un ont servi à la reconstruction de la charpente. Constituée de près de 2.000 pièces de bois d'un seul tenant, la charpente a été restaurée à l'identique, en suivant des techniques médiévales. Afin de rebâtir cette charpente dans les règles de l'art, les ouvriers ont forgé de nouvelles haches s'inspirant de modèles du XIIe siècle pour tailler au mieux ces immenses pièces de bois. Celles-ci ont été ensuite acheminées par bateau sur la Seine, puis déposées par des grues sur les hauteurs de l'édifice. Néanmoins, grâce à la mise en place d'un système de brumisation qui ralentit toute progression d'incendie, la charpente est prête à défier le temps.
La clôture nord
Depuis la naissance de Jésus jusqu'à sa passion, la clôture nord raconte les différentes scènes de la vie du Christ. À l'époque, le clergé était comme enfermé à l'intérieur pour assister aux différents offices. Après de nombreuses recherches iconographiques et historiques, les restaurateurs ont restitué les différents décors de cette clôture qui est la plus ancienne de la cathédrale. La scène des noces de Cana affiche une gamme chromatique et une harmonie de couleurs remarquables.
La chapelle Saint-Marcel
Encrassée depuis 150 ans, la chapelle Saint-Marcel a retrouvé la vivacité de ses couleurs, telles qu'elles rayonnaient à l'époque de Viollet-le-Duc. L'autel affiche un bleu et un rose authentiques. Contrairement à ce que pourrait laisser penser l'éclat des couleurs, les peintures n'ont pas été repeintes, mais uniquement nettoyées. Ce fut une des grandes surprises de la restauration de l'édifice. Au total, les vingt-neuf chapelles qui entourent la cathédrale ont été ainsi rénovées.
Un travail rendu possible grâce à l'application des différents corps de métier qui ont évolué, pendant cinq ans, sur l'Île de la Cité, et dans les ateliers répartis en province. Mais aussi grâce à la générosité des donateurs. Près de 846 millions d'euros ont été récoltés auprès de différents mécènes, permettant ainsi la reconstruction de l'édifice, qui rouvrira ses portes au public le 8 décembre 2024.