Michel Barnier a «jusqu'à lundi» pour répondre aux «lignes rouges» du Rassemblement national sur le budget pour 2025 et éviter ainsi la censure, a prévenu Marine Le Pen.
Un ultimatum. Alors qu’il a déjà réalisé de nombreuses concessions, Michel Barnier voit la copie initiale de son budget pour l’année 2025 détricotée par l’opposition. La cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, a en effet évoqué plusieurs «lignes rouges» à ne pas franchir si le gouvernement veut éviter la censure.
C'est une situation inconfortable pour le Premier ministre : malgré son recul sur les taxes sur l'électricité, l'aide médicale d'Etat (AME) et les allègements de charges des entreprises, Marine Le Pen continue de lui mettre la pression et d'agiter la menace de la censure s'il ne répond pas aux «lignes rouges» du Rassemblement national.
Retraites, médicaments et aide médicale d'État
Parmi les revendications encore non satisfaites aux yeux de Marine Le Pen : la revalorisation des pensions de tous les retraités au 1er janvier, l'annulation des déremboursements de médicaments prévus initialement, et des précisions sur la manière dont l'exécutif entend compenser financièrement les concessions annoncées jeudi. La cheffe de file du RN souhaite aussi aller plus loin vers une réduction «drastique» de l'aide médicale d'État.
«Il y a encore des difficultés», a insisté la cheffe des députés du parti d'extrême droite, qui a laissé «jusqu'à lundi» comme date limite pour que le gouvernement amende son projet de budget pour la Sécurité sociale. A la tête du groupe le plus nombreux à l'Assemblée nationale et tenant le destin du gouvernement Barnier entre ses mains, le RN pourrait allier ses votes à ceux de la gauche dans le cas du vote d'une motion de censure déposée suite à l'utilisation probable du 49.3.
Sous pression, Michel Barnier voit ainsi sa marge de manoeuvre se réduire jour après jour.